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L’église de Longeville-sur-Mer, placée sous le vocable de Notre-Dame, est un édifice de fondation romane et remonte pour ses parties les plus anciennes au milieu du XIIe siècle. Elle dépendait de l’abbaye Sainte-Croix de Talmont.

Du premier édifice datent de nombreux éléments du transept. Michel Dillange a remarqué la présence dans le chœur d’un doubleau reposant sur deux chapiteaux à feuillages qui témoigne de l’emplacement du chevet primitif, probablement semi-circulaire. À la fin du XIIe s., une nouvelle campagne de travaux permit d’agrandir le chœur. De cette époque aussi date la nef, pourvue d’étroites et hautes ouvertures. À une époque inconnue, les absidioles des bras du transept furent modifiées. Celle du bras sud a disparu et laissé la place à un mur droit. Celle du bras nord a été transformée pour permettre une communication avec une chapelle élevée au XVIIe s. sur le flanc nord du chœur et communiquant aussi avec ce dernier par une grande arcade. D’importants travaux ont été accomplis au XVIIe s. dans l’église. En effet, selon Michel Dillange, les voûtes sur croisées d’ogives de la nef semblent plus tardives et pourraient avoir été réalisées au XVIIe siècle. Cette remarque peut être mise en relation avec l’importance des guerres de Religion dans la région et l’on ne manquera pas de mettre cette observation en corrélation avec le changement de pente de la toiture de la nef. Au XIXe s. enfin, des travaux sont intervenus au clocher, modifiant son couronnement.

L’église se compose d’une nef de trois travées, d’un transept et d’un chœur à chevet droit de deux travées. La couverture de tuiles de la nef ne semble pas d’origine, comme le prouve le tracé de l’ancienne pente de la couverture d’ardoises au revers de la façade occidentale. D’ailleurs le programme actuel de travaux se propose de rétablir ce parti pour la nef et de ce fait de déposer les maçonneries supérieures élevées au-dessus de la corniche à modillons. L’emploi des différents matériaux traduit bien les campagnes successives qui ont marqué la construction de l’édifice. Si le clocher, les contreforts et la façade occidentale sont construits en pierres de granit assisées de  lits relativement réguliers, il n’en est pas de même de ceux de la nef en moellons enduits. La façade occidentale imposante par son austère élégance, est percée d’une fenêtre d’axe à peine soulignée d’un bandeau d’extrados. Surmontant le portail  à cinq voussures en arc brisé, dépourvues de décor, une corniche à modillons constitue pour ainsi dire le seul élément sculpté de la façade. Enfin le clocher puissant, mais court et trapu, qui domine la croisée du transept, contraste avec le pignon occidental, accusant une rupture des volumes rendue sensible par les transformations de la toiture. Quant aux travaux intervenus sur le clocher au XIXe s., avec notamment la création des quatre clochetons d’angle, ils n’ont pas réussi à compenser cette disparité de volumes et les clochetons se greffent mal au massif puissant de la tour du clocher.

À l’intérieur, la nef est voûtée sur croisées d’ogives, et le chœur en berceau brisé ; une coupole sur pendentifs domine la croisée du transept. En dépit des remontées capillaires qui témoignent du mauvais état sanitaire de l’édifice, l’œil est attiré par l’importance des colonnes engagées de la nef, dont les massifs constitués d’un réseau de sept colonnes produisent un effet de puissance. La qualité des  chapiteaux à feuillages révèle là aussi un chantier ambitieux. Un grand retable du XVIIe s. occupe la totalité du mur du chevet.

Un programme d’ensemble a été établi pour la restauration de l’édifice. La première tranche s’attache à la restauration des maçonneries, de la charpente et de la couverture du chœur et du transept, campagne de travaux pour laquelle la Sauvegarde de l’Art Français a donné 6 000 € en 2005.

Élisabeth Caude

 

Bibliographie :

  1. Loquet, « L’abbaye Sainte-Croix de Talmond », Annuaire départemental de la Société d’émulation de la Vendée, 1893, p. 129.
  2. Dillange, Églises et abbayes romanes en Vendée, Marseille, 1983, p. 105-106.

M.-P. Niguès, « Église de Longeville-sur-Mer », notice dactylogr., juillet 2002.

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