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Lussan, dans le Corrensaguet, pays du comté d’Armagnac, est une ancienne paroisse dédiée à saint Barthélemy, mais l’église, détruite pendant les guerres de Religion (1589), fut rebâtie au tout début du XVIIe siècle.

Au Moyen Âge, selon le pouillé du diocèse d’Auch de 1405, c’était le siège d’un archiprêtré qui comportait une douzaine de paroisses, mais c’est en vain que l’on cherche aujourd’hui un caractère particulier qui pourrait signaler l’importance de cette église, discrète, modeste, perdue dans la verdure et que seul son pittoresque distingue dans le paysage.

Des arbres émerge le clocher, mur percé de deux arcades et couronné d’un pignon presque aigu, flanqué de deux pyramides amorties d’une boule en pierre. Le sonneur s’abrite dans un balcon en bois couvert, établi au-dessus de la toiture au revers de la façade. Les cloches sont du XIXe s. (1830 et 1891).

L’église de Lussan possède une seule nef, terminée par une abside en hémicycle. Deux chapelles s’ouvrent dans la nef. L’une, au nord, dédiée à Notre-Dame, est la chapelle seigneuriale ; une sacristie la prolonge vers l’est. L’autre, au sud, dédiée à saint Joseph, date de 1865. L’édifice est très simple, mais on remarque à quelques détails qu’il réutilise des parties de la construction médiévale à laquelle, sans doute, il emprunte aussi son plan. La porte d’entrée occidentale a encore un arc en anse de panier, mouluré, qui peut dater du XVe siècle. Cette porte s’ouvre sous l’emban, un couvert porté par une charpente, qui se retourne aussi du côté sud de l’église. Cette construction ancre l’église dans l’espace social de la communauté villageoise, si l’on rappelle qu’elle était le lieu des assemblées politiques sous l’Ancien Régime (élection annuelle des Consuls) et qu’elle servait, encore au XXe s., de préau à l’école voisine. L’édifice est rythmé de quelques contreforts saillants, deux sur la façade ouest, dont la base est assurément médiévale, et deux à l’abside ; la chapelle nord et la sacristie en possèdent également, joliment appareillés en brique.

Á l’intérieur, subsistent des fonts baptismaux de tradition romane, ainsi qu’une inscription sépulcrale du XVIIe siècle : « sepulcre de Bernard Casteres 1689 ». Un buste reliquaire de saint Barthélemy en bois doré (ISMH), du XVIIe s., a remplacé « un petit coffre en ivoire, fermé à clef pour tenir les reliques de saint Barthélemy (patron de la paroisse), de saint Loup, de saint Georges, de saint Eutrope, de sainte Radegonde » décrit ainsi en 1545, mais que la destruction de l’église, à la fin du XVIe s., a dû emporter dans la tourmente. On remarque encore une toile, envoi de l’État, représentant l’Assomption de la Vierge, d’après Prud’hon, par Gaudez (1873).

Pour la réfection des toitures et de l’abri du sonneur, ainsi que des façades, la Sauvegarde de l’Art français a apporté 7 000 € en 2006.

Olivier Poisson

 

Bibliographie :

 Abbé R. Dubord,  « L’archidiaconé du Corrensaguet (diocèse d’Auch) aux XIVe et XVe siècles», Revue de Gascogne, t. 30, 1889, p. 101 et suiv.

 

 

 

 

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