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Ruines de l’ancienne église. Au Moyen-Âge le village de Maizy s’était développé sur le rebord du plateau dominant la rivière, à proximité d’ un château aujourd’hui disparu; il possédait une église paroissiale dédiée à saint Martin qui dépendait du chapitre de Laon. Le village s’est peu à peu reconstruit au fond de la vallée, au bord de la rivière, laissant l’église Saint-Martin isolée sur son promontoire et entourée du cimetière toujours utilisé. Après la première guerre mondiale, l’église était demeurée presque intacte, mais, au cours des combats sur l’Aisne de mai-juin 1940, les charpentes et couvertures furent entièrement détruites et ne furent pas reconstruites. Le monument est maintenant à l’état de ruines, mais laisse encore apparaître l’ensemble de sa structure où se révèlent deux parties distinctes : la nef romane et les parties orientales gothiques. La nef à collatéraux, longue de cinq travées, présente les caractéristiques habituelles des monuments romans de la région : de grandes arcades plein cintre à double rouleau et à arêtes vives reposant sur des piles rectangulaires à imposte chanfreinée. Cet ensemble peut dater de la fin du XIe, ou du début du XIIe s., mais la façade occidentale a été dotée ultérieurement d’un portail encadré d’une série de moulures en arc brisé. Les parties orientales, moins homogènes, ont sans doute été modifiées à plusieurs reprises. Au-dessus de la première travée de chœur se dressait un solide clocher de plan carré muni d’une tourelle d’escalier toujours en place sur le flanc sud. Le clocher communiquait avec deux chapelles basses formant transept, comme en témoignent des arrachements encore visibles sur les murs latéraux ; le chœur rectangulaire était fermé par un chevet plat. Cette formule du transept bas est plutôt romane et date probablement de l’édifice d’origine, mais les vestiges des ogives, des supports, des arcs d’encadrements et des fenêtres montrent que la croisée, les chapelles et le chœur ont été voûtés à l’époque gothique . Les ogives sont formées de deux tores séparés par un filet et reposent sur des chapiteaux à crochets et des colonnettes. Les arcs doubleaux comme les formerets sont soulignés d’une moulure torique. Toutes ces caractéristiques permettent de dater le voûtement de la fin du XIIe s. ou du début du XIIIe siècle. Les deux lancettes latérales du chœur entourées d’une double rangée de claveaux chanfreinés, sont aussi typiques de cette période. De même, le décor de la fenêtre latérale qui éclaire la chapelle sud est toujours en place ; il rappelle un type d’encadrement fréquent en Soissonnais à la même période : un tore soulignant l’archivolte qui repose sur deux petits chapiteaux et deux colonnettes. D’autres modifications sont intervenues, notamment dans le chœur où une ancienne inscription, qui a disparu avec l’arasement des maçonneries, précisait qu’une réfection avait eu lieu en 1660. C’est peut-être à cette époque qu’il faut attribuer les deux lancettes géminées, sans décor et sans caractère bien défini, qui éclairent le chevet plat. La chapelle sud aurait également été transformée en chapelle seigneuriale à une période indéterminée. La commune de Maizy a souhaité conserver les ruines de l’église et les mettre en valeur pour commémorer les combats de 1940. La Sauvegarde de l’Art français a décidé d’accorder une subvention de 16 000 F en 1998 pour la mise en sécurité de ces vestiges architecturaux.

M.F.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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