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La première phase de construction de l’église paroissiale Saint-Pierre, située au centre du bourg, remonte à la fin du XIe et au début du XIIe siècle. Le cimetière paroissial, jusqu’à la fin du XVIIIs., entourait l’église.

Il s’agissait d’un édifice à vaisseau unique de trois travées, construit en pierre de grès ferrugineux, dit roussart, appareillé en moellons irréguliers, ce qui constitue un cas unique en Touraine, lié à la présence d’une carrière proche. La nef est prolongée par un chœur de plan carré légèrement plus étroit, et fermé par une abside en cul-de-four. Fin XVe-début XVIe s., l’église a été agrandie côté sud par l’adjonction de deux chapelles, l’une à hauteur de la deuxième travée qui abrite les fonts baptismaux, l’autre au droit de la troisième travée et de l’avant-chœur et dédiée à la Vierge. Celle-ci a été prolongée à la fin du XIXe s. par une sacristie de plan carré. Le clocher, situé au-dessus de la troisième travée de la nef, est constitué d’une base carrée et d’une flèche ; il est entièrement couvert d’ardoise.

Les élévations sont caractérisées par leur sobriété. A l’ouest, le mur pignon a été doté de deux contreforts à pans coupés couverts en ardoise au XIXe s., au moment où le porche en bois formant galerie a été supprimé. Le portail en plein cintre est encadré de voussures refaites au XIXe s., qui reposent sur des colonnettes dont seul le fût semble d’origine. Les façades sont scandées de contreforts en pierre de taille et grès, à pans coupés recouverts d’ardoise. Les travées de la nef sont éclairées par des baies en plein cintre ; celle de la troisième travée nord, plus grande, est une baie à remplage à deux lancettes. Trois petites baies en plein cintre sont ménagées au niveau du chœur. Les fenêtres en arc brisé des chapelles ont été percées ou modifiées dans les années 1880 pour y installer des vitraux : trois dans la chapelle de la Vierge, et la dernière dans la chapelle des fonts.

A l’est, l’abside en cul-de-four est renforcée de trois gros contreforts du même type que les précédents. Le mur sud conserve, au niveau de la première travée, la trace d’une ancienne porte. L’église est entièrement couverte d’ardoise, reposant dans la nef sur une charpente en bois. La chapelle de la Vierge est dotée de deux toitures à deux pentes perpendiculaires à la nef ; une toiture en pavillon protège la chapelle des fonts.

A l’intérieur, la charpente a été masquée en 1867 par une fausse voûte d’ogives en briquetage enduit imitant la pierre. Les culots et chapiteaux sculptés à la retombée des arcs datent de cette époque. Les murs sont recouverts d’enduits traités en faux appareil de pierre de taille. Les vitraux historiés ont été réalisés par Lobin à Tours (Saint-Dominique recevant le Rosaire) en 1881 et Fournier en 1886. La cloche, datée de 1607, a eu pour parrain Jehan de Ronsard, petit-neveu du poète.

L’église Saint-Pierre souffre de problèmes structurels de longue date. L’humidité excessive qui régnait notamment dans la sacristie, altérant les livres et les vêtements liturgiques, est signalée dans la visite pastorale de 1780 et resurgit tout au long du XIXe s., jusqu’à la réalisation d’un pavage le long des façades en 1890 pour assainir les murs. Des travaux de couverture ont été exécutés dans les années 1780 puis à nouveau en 1883. L’inclinaison du clocher est signalée dans des études de 1867 et 1880 mais sans suite.

En 2014, la Sauvegarde de l’Art français a participé à hauteur de 5 000 € aux travaux de restauration de la façade ouest, dont le dévers avait provoqué des fissures et l’effritement de l’enduit intérieur.

Lydiane Gueit-Montchal

 

Bibliographie :

Arch. dép. Indre-et-Loire : G 878 (fabrique de Marray) ; 2 O 149 ; 5 V 81.

Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE) d’Indre-et-Loire : Diagnostic sur l’église de Marray, 2012.

Le projet en images