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L’église de Martigny est un édifice au plan fort simple. Il se compose d’un clocher-porche précédant une nef unique terminée  par  un  chœur  à  chevet  plat  légèrement  plus   étroit   que   la   nef. Si le  plan  de  l’ édifice  et  les  volumes  semblent  dater  de  la  fin  du XIIe  ou  du  XIIIe  s.,  à  l’exception  de  la  sacristie  greffée  sur  le  mur sud  de  la  nef  et  du  chœur au  XIX’  s.,  l’élévation   de  chacune   des  parties  du  monument   porte   la   trace   de   multiples   transformations et réparations. Le chœur a gardé l’essentiel de ses  disposition s  primitives,  tant   à  l’intérieur   qu’à  l’extérieur.   Il   est   éclairé  par   deux  fenêtres latérales en plein centre. Les murs  nord  et  sud  portent  la  trace d’ouvertures obturées. De même, une grande baie en arc brisé, dans laquelle la fenêtre  actuelle  a  été  enchâssée,  ajourait  le  mur  du  chevet. La nef, plus large, a  été  partiellement  reconstruite,  comme  le clocher, à la sui te d’un incendie, peut-être imputable aux troubles que connut la  région  aux  XVIe et  XVIIe s.  Le  mur  sud  est  construit en pierre de taille de moyen appareil,  seul  le  sommet  est  réalisé  en brique. Cette face est percée de grandes baies  en  plein  cintre  d’époque  moderne.  Le  mur  nord  de  la  nef  présente  trois  états :   une partie de la nef d’origine au contact du  chœur  puis,  en  allant  vers l’ouest sur  une  base  en  pierre  de  taille  de  moyen  appareil,  un  mur en moellons puis en brique. Le clocher  est  la  partie  la  plus remarquable de l’édifice. De plan carré, il comprend trois niveaux couronnés par un toit en ardoise à  quatre  pans.  Chaque  angle  est épaulé de contreforts. Seules les faces ouest et nord, ainsi  qu’une moitié de la face sud de l’édifice, ont conservé leur  élévation  primitive, le reste ayant été reconstruit plus simplement  après  l’effondrement de l’angle sud-est.  Le  portail  occidental  s’ouvre  sous  une  simple voussure en  arc  brisé  retombant  sur  des  colonnettes  couronnées de chapiteaux à crochets. Le tympan  plein  est  orné  d’un  arc  trilobé en faible relief. Un  solin  au-dessus  du  portail  indique  que  celui-ci était  autrefois  protégé  par  un  auvent.  La  partie  inférieure  du porche, couverte d’une voûte en brique, était auparavant ouverte également  au  sud,  comme  l’indique  le  départ  d’une  grande arcade. Le niveau médian  était  simplement  éclairé  par trois  fentes  de  jour. Le troisième niveau, délimité  par  un  bandeau  continu,  possède encore au nord et à l’ouest des baies géminées en plein cintre abondamment moulurées et ornées de chapiteaux à crochets. L’église renferme un mobilier intéressant, dont deux toiles représentant le Lavement des pieds et la Cène, œuvres du peintre ardennais Villebaut (XVIIe s.). En 1994, la municipalité a entrepris un programme de restauration générale de l’édifice, comprenant la réfection des maçonneries et enduits extérieurs,  la restauration  des  enduits  intérieurs après piquetage des enduits anciens, et la pose d’un nouveau plafond  de  bois  sur  la  nef.  La  Sauvegarde  de  l’Art  Français  a accordé une aide de 100 000 F en 1994 pour la réalisation de ces travaux.

J.-P. F.

Le projet en images