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L’unique église de Martigny (sous l’invocation de saint Martin) se trouve à l’extrémité de la commune, vers Leffard, dans un secteur peu habité .
L’édifice qui date du XIIIe s., est long et étroit (31 m par 8), sans bas-côtés ni croisillons. L’aspect des fenêtres et la différence de hauteur du cordon qui court le long du mur latéral donnent à penser que la partie orientale de la nef est la plus ancienne ; il y a d’ailleurs une différence de niveau au sol (un degré) dans l’édifice. On voit dans le chœur une piscine à double arcade, engagée dans le mur latéral sud. Le chevet présente trois lancettes accolées , bouchées lors de la pose d’un retable.
« Cette église n’est remarquable que par sa simplicité : aucun décor, aucune sculpture ; les fenêtres en forme de lancettes sont divisées par un meneau. Le clocher des plus modestes renferme trois cloches ou clochettes fondues en 1832 à Falaise. Elle peut contenir 250 personnes et est éclairée par sept ouvertures dissemblables », écrivait en 1885 l’instituteur . Cette notice ne rend pas justice à l’édifice, qui présente un clocher assez élevé, à corps carré surmonté d’un octogone et d’une flèche, et qui conserve un mobilier intéressant.
Au sol, trois pierres tombales (« aux trois quarts effacées ») recouvrent dans le chœur les restes de trois curés. Arcisse de Caumont signale aussi une pierre tombale sur laquelle est gravée l’image d’un seigneur en costume guerrier du XVIe siècle .
Le bénitier est placé sur un tabernacle gothique. Haut d’un mètre environ et très sculpté, dans le style du XVe s., le bénitier aurait été apporté de l’abbaye du Val . Il sert de réserve eucharistique.
En 1924, l’abbé Jules Delamare récupéra trois autels du XVIIIe s., provenant de l’Hôtel-Dieu de Falaise, que le curé de la Trinité refusait. La hauteur de la voûte (11 m) permettait leur installation. Cela sauva ce mobilier des destructions que Falaise subit en 1944. Dans le chœur, le maître-autel s’inscrit dans un très beau retable tripartite, de forme enveloppante ; la toile représente saint Nicolas protégeant des marins dans la tempête. Les autels latéraux, plus modestes, présentent deux toiles de Pierre Jollain : une Lapidation de saint Étienne et une Charité de saint Martin. Une copie de La Vierge à l’Enfant de Laurent de La Hyre (Louvre) a été restaurée en 1996. On notera aussi un Saint Georges terrassant le dragon, sur bois (XVIIe s.) et une Ascension, qui auraient besoin d’être rafraîchis. Enfin, le confessionnal, du XVIIIe s, est remarquable par son fronton semi-circulaire sculpté.
Dès 1854, d’importants travaux furent réalisés : maçonnerie aux contreforts, remplacement du clocher ; en 1857, on rénova l’intérieur (restauration du maître-autel, de la chaire, du confessionnal) ; en 1862, la sacristie fut reconstruite sur un plan carré, au nord du chœur ; les rampants du pignon sont de briques. En 1887 c’est la couverture qui fut reprise .
Des vitraux de Mazuet, de Bayeux, furent installés dans les années 1920.
En 1971, la voûte en merrain fut remplacée par un faux plafond en frisette. En 2001, la municipalité décida d’engager des travaux pour protéger l’église et son mobilier ; elle reçut le soutien d’une nouvelle Association pour la Restauration de l’Église de Martigny-sur-l’Ante (AREMA). Depuis 2002, la porte latérale (au sud), la menuiserie des autels, les enduits, le clocher et la voûte en merrain ont été restaurés, notamment avec des fonds européens.
Actuellement, automne 2005, la couverture en tuiles est en cours de rénovation.
La Sauvegarde de l’Art français a participé à ces différents travaux en accordant 12 000 € en 2004 et 7 000 € en 2005.
Pour finir, signalons que l’if du cimetière est « l’un des plus beaux du pays », avec ses 7,5 m de circonférence à hauteur d’homme .

Louis Le Roc’h Morgère

Le projet en images