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Le village de Civry, mentionné au XIIe s. (Sivriacum), dépendait du chapitre de Montréal et ne fut rattaché qu’en 1965 à la commune de Massangis. L’église paroissiale, placée sous le vocable de Saint-Jean-l’Évangéliste, est construite à flanc de coteau, au milieu du bourg de Civry. Elle paraît relativement homogène, élevée probablement entre la fin du XVe et le XVIe s, alors qu’un léger désaxement entre la deuxième et la troisième travée de la nef, ainsi que des différences de longueur entre les travées laissent supposer des périodes de travaux successives.

C’est un vaisseau unique qui est constitué d’ouest en est d’un porche, d’une nef de trois travées et d’un chœur à chevet plat. Le porche est sans conteste la partie la plus ancienne : vaste espace à l’avant de l’église, il est appuyé sur le pignon de la façade occidentale et sur ses contreforts latéraux. Charpenté et couvert d’un toit à deux pentes, il est délimité par des arcades reposant sur un mur-bahut. Les arcs sont en plein cintre et reposent sur des colonnettes géminées dont les chapiteaux à crochets simples ou à feuilles découpées ont dû être sculptés au XIIIe siècle. Cette construction s’inscrit dans la famille des nombreux porches à arcades élevés au XIIe et XIIIe s. entre Seine et Loire, et plus particulièrement dans le Gâtinais.

Le portail occidental, autrefois roman, a été refait et donne accès à la nef de trois travées couvertes de voûtes d’ogives octopartites retombant sur des supports engagés dans les murs gouttereaux. On remarque que plusieurs branches d’ogives ont été refaites en bois, adoptant la même moulure prismatique. Le remplage des fenêtres à deux lancettes trilobées, l’absence de chapiteaux, les bases et profils prismatiques confirment une datation entre la fin XVe et le XVIe siècle. Une grande arcade dans le mur sud de la deuxième travée ouvre sur la base du clocher où l’on reconnaît le même type de baie et de voûte que dans la nef.  l’extérieur, la tour carrée, desservie par une tourelle d’escalier côté ouest, est aveugle jusqu’au niveau du toit, puis éclairée par des fenêtres avec abat-sons et s’achève par une flèche en ardoises.  la travée suivante, un grand arc brisé mène à l’actuelle chapelle des fonts baptismaux, différente quant à elle du reste de l’édifice (dallage surélevé, voûte en berceau brisé…).

Un arc triomphal réduit légèrement la largeur de l’édifice et donne accès au chœur surélevé d’une marche, d’une structure et d’une élévation proches de celles de la nef. C’est là que se trouvent de nombreux vestiges de peintures murales (XVIe siècle ?), encore cachées par les enduits postérieurs. On remarque, à l’extérieur, incluse maladroitement dans le mur de la troisième travée côté nord, la statue mutilée et naïve d’un évêque assis et, au contrefort voisin, une niche flamboyante vide.

Les travaux, auxquels la Sauvegarde de l’Art français a participé par le versement d’une aide de 6 000 € en 2004, ont permis de poser des chaînages aux pignons ouest et est, de reprendre la charpente et de refaire la couverture.

 

Lydwine Saulnier-Pernuit

 

Le projet en images