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Eglise Santa-Maria Assunta. La commune de Mela, à 800 m d’altitude, se situe à 5 km de Sainte-Lucie de Tallano. Porto-Vecchio est à 50 km à l’est par une route de montagne et Sartène à une trentaine de kilomètres ; Mela est donc implantée dans une partie montagneuse relativement isolée. La piève de Tallano et la région de l’Alta Rocca se situent en limite du Parc naturel régional de Corse dans lequel la direction souhaite l’aménagement d’un sentier de grande randonnée passant par Mela. La commune, qui comptait à la veille de la première guerre mondiale 216 habitants, en comporte aujourd’hui une trentaine. L’Association pour la sauvegarde des hauts lieux de Corse s’intéresse au maintien du souvenir de cette église, ainsi que le Centre d’études et de recherches archéologiques en Alta Rocca.
L’histoire a retenu peu d’éléments sur Mela. Au XVIème s., l’évêque d’Ajaccio en joignit à un certain nombre de chanoines en titre de sa cathédrale, entre autres à Guglielmo de la Serra, en tant que chanoine de Mela, d’assister aux cérémonies solennelles à Ajaccio. On sait également que l’armée génoise d’Andrea Doria, puis les Turcs, ravagèrent cette région, mais les seuls renseignements précis nous sont fournis par la visite pastorale de Mgr Mascardi au XVIe s., puis par les ingénieurs du Plan Terrier, qui notent au XVIIIème s. la présence des ruines d’une église au milieu du cimetière de Mela. En effet, au XVIIème s., la première église fut abandonnée, les habitants ayant fait construire une église plus accessible au cœur du hameau qui, comme il est arrivé souvent en Méditerranée, avait été déplacé.
Les vestiges de l’édifice permettent de restituer une église de plan rectangulaire avec abside hémicirculaire : la longueur totale de l’édifice étant de 11 m, la largeur de la nef de 5,5 m. Une fenêtre en forme de meurtrière avait été percée dans l’abside.
L’étude des restes de l’édifice, en particulier une analyse des mortiers subsistants, ainsi que des sondages archéologiques, ont montré que sa construction peut être datée de deux époques. Une première église a été construite à l’époque de la suprématie de Pise, vers le IXe ou Xe s. d’après Mme Moracchini-Mazel : les pierres taillées de grand module appartiennent à cette campagne de construction, elles étaient jointoyées avec un mortier de chaux. Cette première église appartient à la même typologie que celle de Saint-Laurent de Levie, courant bien identifié d’après F. de Lanfranchi, dont la qualité laisse supposer l’intervention de maîtres maçons. La mise en œuvre de la seconde église fut infiniment moins élaborée. Lors de cette reconstruction, des pierres appartenant à la corniche du premier édifice ont été placées dans le mur de l’abside. Le matériau employé est beaucoup plus pauvre, la terre rouge de la région, de nature argileuse, a été utilisée en guise de mortier.
En raison de l’intérêt archéologique de ces vestiges, la Sauvegarde de l’Art Français a accepté de participer à une campagne de confortation des ruines, qui ne devait en aucun cas pouvoir s’assimiler à une trop hypothétique reconstruction. Elle a accordé en 1997 une subvention de 25 000 F qui a permis de dégager l’édifice de la végétation qui l’enserrait, à reprendre les arases des murs, à protéger le dallage subsistant.

Fr. B.

Le projet en images