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Au nord de Romans, la vallée de l’Herbasse possède tous les caractères du paysage viennois faisant la transition entre le Bas-Dauphiné et la Provence. Ses divers éléments se retrouvent aussi dans les églises échelonnées sur les collines encadrant la rivière, Charmes, Saint-Donat, Chantemerle-les-Blés. À Miribel, l’église paroissiale atteste cette empreinte viennoise tant par son vocable que par la silhouette de son clocher. Saint Sévère, à qui elle est dédiée, aurait au VIe s. construit à Vienne, sur les ruines d’un temple païen, une église Saint-Étienne qui subsista jusqu’à la Révolution. En 1160 l’église Saint Sévère de Miribel était rattachée au chapitre de Saint-Barnard de Romans, mais les parties les plus anciennes, partie inférieure du transept sud et base du clocher, pourraient remonter à la fin du XIe ou au début du XIIe siècle. À une campagne de construction plus tardive, fin du XIIe s., appartiennent la façade occidentale, les murs nord et sud de la nef et les étages supérieurs du clocher si viennois dans leur aspect massif, bien que les larges baies en retrait sur le nu du mur soient aujourd’hui arasées au niveau des arcs en plein cintre. Le plan en croix latine comporte une large nef, un faux transept constitué par deux chapelles nord et sud, un chevet formé par deux absidioles encadrant un chœur quadrangulaire gothique qui a dû remplacer l’abside semi-circulaire primitive. La nef a été très remaniée ; ses voûtes surbaissées sont tardives ; celle de la tribune est postérieure à l’oculus de la façade occidentale qu’elle occulte en partie. Les fenêtres au sud et au nord ont été refaites en 1842. À la même date une sacristie a été construite contre le mur ouest de l’absidiole sud. Le mur nord de la nef a été reconstruit en 1882. La chapelle de la Vierge qui lui fait suite forme le bras nord du faux transept. Éclairée par une fenêtre à double ébrasement, elle est couverte d’une voûte en berceau. À l’est s’ouvre une absidiole semi-circulaire voûtée en cul-de-four. Au sud, les dimensions de la chapelle Saint-Joseph sont plus vastes. Bras du transept, elle sert aussi de base a4 clocher. Son absidiole à l’est a été modifiée au XIXe s. par la construction de la sacristie qui la rend invisible à l’extérieur. L’éclairage de la chapelle provient d’une fenêtre à double ébrasement percée dans le mur sud selon la même disposition que dans la chapelle de la Vierge. Il existe un accès direct à l’extérieur par un joli portail roman en plein cintre. Le chœur rectangulaire a été reconstruit à l’époque gothique comme en témoignent l’arc triomphal le séparant de la nef, la fenêtre en arc brisé ouverte dans le mur est et les croisées d’ogives de la voûte qui retombent sur des culots ornés des symboles des évangélistes. Près de la porte de la sacristie une niche destinée aux burettes est surmontée d’un arc en accolade du XIVe ou XVe siècle. Le reste du mobilier, lustres, flambeaux, sièges, appartient au XIXe siècle. Seul le bras sud du transept offre des sculptures médiévales, peut-être romanes, une colonne surmontée d’un chapiteau très fruste et deux têtes. À l’extérieur de l’église, sa parfaite intégration dans l’environnement frappe immédiatement. Elle est encore en partie entourée par un cimetière abandonné mais entretenu . La façade occidentale de l’église en constitue l’élément majeur. Attribuée par Guy Barruol à la fin du XIIe s., il la décrit ainsi : « Soigneusement parementée en molasse [elle] présente, sous un oculus, un large porta il en plein cintre à double voussure… dont l’archivolte est ornée de palmettes d’un style évolué et dont le tympan nu repose sur deux corbeaux ». Sur le tympan on distingue des traces de polychromie. À gauche de l’entrée une épitaphe sur marbre blanc rappelle la mémoire de Bernard Rostaing et de son épouse Élisabeth. En 1992, Desaye a daté cet obit du XIIIe s. d’après l’épigraphie. Si le XIXe s. s’était beaucoup intéressé à la restauration et à l’entretien de l’église Saint-Sévère, rien n’est mentionné au siècle suivant jusqu’en 1952 où a été réalisé un « toilettage » intérieur. À la suite d’une violente tempête, pendant l’automne 1982, la charpente et la couverture du clocher ont été réparées. En 1999, la Sauvegarde de l’Art français a accordé une subvention de 25 000 F pour la première tranche de travaux : réfection de la façade occidentale, couverture de la nef, de la chapelle nord et du chœur, suppression du rampant montant prenant appui sur le clocher.

É. C.   

 

 

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