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Le village de Môlay est cité dès le IXe s. (Modelagius, Molaius), lors de sa donation par Charles le Chauve aux moines de l’abbaye Saint-Germain d’Auxerre qui le garderont jusqu’à la Révolution. La terre relève du duc de Bourgogne qui affranchit les habitants en 1441.

L’église paroissiale, placée sous le vocable de Saint-Laurent, est constituée d’une nef rectangulaire simple et charpentée, précédée d’un porche de la même largeur, et complétée à l’est par un chœur voûté étroit. D’importantes restaurations, au milieu du XIXe s. et au début du XXe, ont modifié les dispositions originelles de l’église. Le porche « rustique et ogival du 16e s. », décrit par M. Quantin en 1868, a été remplacé par une construction rectangulaire éclairée par une fenêtre aux côtés sud et nord. Le portail occidental, complètement refait, est décoré d’un tympan en plein cintre sculpté d’une Vierge à l’Enfant entre saint Laurent, patron de l’église, et saint Blaise, vénéré non loin de là dans un ancien ermitage au milieu des bois de l’Affichot. La porte qui donne accès à la nef est un arc en plein cintre sans tympan, reposant sur des colonnes. On y retrouve à droite le chapiteau à feuillages découpés et à gauche la sirène à deux queues, décrits par M. Quantin, mais complètement refaits (ou retaillés ?) quelques années après son passage.

La nef est un vaisseau simple, sans autre rythme que celui de trois fenêtres à ébrasement intérieur (reprises au XIXe s., surtout au mur sud), percées de chaque côté. Elle est couverte d’une charpente dont les entraits et les poinçons sont apparents sous une voûte lambrissée et surbaissée. Le chœur, légèrement surélevé, comprend deux travées encadrées par des arcs brisés en bandeau. Les voûtes sur croisées d’ogives sont rustiques, constituées de nervures à trois tores et de clefs non décorées. Les chapiteaux sont sculptés de grandes feuilles lisses et de crochets simples. De petites fenêtres en plein cintre à fort ébrasement sont percées dans les murs latéraux. Au chevet plat, on retrouve deux baies semblables surmontées d’un oculus quadrilobé. La première travée du chœur porte un clocher carré dont le dernier étage est ajouré de baies géminées reposant au centre sur une colonnette. On voit à l’extérieur dans le mur nord de la nef une grande baie aveugle en pierres taillées à facettes, dont la clef porte la date de 1633.

Les travaux ont permis la restauration des couvertures de la nef ainsi que la pose d’un paratonnerre. La Sauvegarde de l’Art français y a contribué en versant en 2005 la somme de 8 000 €.

Lydwine Saulnier-Pernuit

 

Bibliographie :

  1. Quantin, Répertoire archéologique du département de l’Yonne, Paris, 1868, col. 263.
  2. Pignard-Péguet, Histoire de l’Yonne, Paris, 1913, p. 916 (réimpr. : Histoire des communes de l’Yonne, 01960, Péronnas, 1998).

 

 

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