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L’église    de   Molezon,   dont   l’origine   est   attestée   par   une bulle papale  de  1123,  présente  une  architecture  très  élaborée,  témoin      de l’importance du village au Moyen-Âge. Le village s’étant déplacé dans la vallée à la suite de glissements de terrains, elle  s’élève maintenant, monumentale et en partie ruinée, dans la  solitude  des coteaux boisés de châtaigniers qui seuls l’entourent.

Son plan d’origine, en forme de croix latine, comportait une nef  rectangulaire  de trois travées, un faux transept dont il ne reste  que  le  bras  nord  formant  chapelle,  un  chœur  à  l’élévation  moindre  qui  est  formé  d’ une travée et d’une  abside  à  cinq  pans  éclairée  par  trois  fenêtres  à double ébrasement. La nef était voûtée en berceau  et  confortée  au niveau des travées par des doubleaux reposant sur des pilastres. Au milieu du  désordre  important  des  maçonneries,  subsiste  une  moulure qui court autour de la nef à la base de  la  voûte.  Les arcades ouvrant sur  les  bras  du  transept  sont  en  arc  brisé,  de  même  que  l’arc triomphal qui retombe sur des colonnettes supportées par un cul-de-lampe. La chapelle nord est voûtée en arêtes.

Du  clocher­-porche d’origine, qui se dressait  encore  au  XVIIe s.,  il  ne  reste  plus que  la  partie  inférieure,  dont  l’importance  évoque  la   monumentalité.  Le  porche  en  berceau   brisé  abrite,  en  retrait,  un  portail  dont   la double archivolte  en  plein  cintre faite  de  larges claveaux  repose sur des piliers carrés de même structure. Malgré d’épais contreforts qui soutiennent le bâtiment, les maçonneries présentent  de  nombreuses ruptures, dues aux glissements de terrains, à la construction d’une route et au  manque  d’entretien  qui  ont  peu  à  peu  conduit  à des désordres important s. Un lavabo à l’arc trilobé est un témoin malheureux de ces dégradations, les fissures du mur ayant entraîné l’affaissement de l’un de ses  jambages.

Afin de parer aux urgences et d’éviter une ruine définitive, la Sauvegarde de l’Art Français a participé pour une somme de 120  000 F en 1991 à l’étaiement des murs et à la mise hors d’eau. En 1994, une nouvelle participation de la Sauvegarde de l’Art Français a pu aider par un apport de 100 000 F à conforter les maçonneries et à mettre en place un drainage efficace, dans l’attente d’une restauration plus complète.

D.B.

Le projet en images