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L’église Saint-Jean-Baptiste  de  Monceaux, construite  sur   une hauteur   d’où le nom  de la  commune   tire son  origine  étymologique ( Moncellus  in Pertico) entre les vallées de la Commeauche et de  la Jambée,  s’inscrit  avec son  clocher effilé dans un paysage percheron si pittoresque  et  préservé que  l’ensemble  du  territoire  de Monceaux  a  été inscrit  à   l’Inventaire départemental   des  Sites (15 novembre  1973). Sous l’Ancien   Régime, l’église  dépendait de   l’abbaye augustine de Saint-Jean-en-Vallée  de  Chartres dont  les  abbés nommèrent au prieuré-cure  de  Monceaux jusqu’à  la  Révolution.  De  dimensions   modestes (longueur  26 m,   largeur du   chœur  5 m, largeur   de  la  nef  7,50  m), l’église  garde quelques éléments romans datant de la construction primitive.  Elle se  compose d’une nef de plan rectangulaire, de trois travées : la première est occupée par  le  tabouret, aujourd’hui  masqué,  sur lequel  repose  le clocher ;  les  deux suivantes sont éclairées,  quant  à elles,  par  des fenêtres  en  plein-cintre dont  le  tracé d’origine, roman, a  fait  l’objet de  reprises. Le  chœur, plus étroit, comprend  une travée droite  éclairée par deux grandes  fenêtres  au sud et  une au  nord et  se  termine  par une abside semi-circulaire. Une sacristie, plus tardive, a été accolée au mur nord. Séparant le chœur d’avec la nef, le grand arc diaphragme au tracé  brisé  prouve une reprise en profondeur de l’édifice vers les XIVème-XVème siècles. A l’extérieur, la rupture des volumes des toitures révèle bien les deux parties distinctes de l’édifice. L’appareil des murs est  constitué de petits  moellons, de silex,  et de  « pierres de sable » à l’exception  des contreforts  de la  façade et de quelques  chaînages tardifs de pierres de raille. Le mur-pignon de la façade,  très sobre,  fait  face à un  calvaire récemment restauré : au-dessus  du  portail roman  en  plein-cintre dont  le décor caractéristique de  pointes  de diamant  est  malheureusement  assez effacé,  a été percée une baie étroite de plein-cintre. De part et d’autre, de puissants contreforts en  pierres de raille,  avec  larmier, ont  été ajourés pour  épauler ce mur-pignon au-dessus duquel s’élève le clocher.  Ce dernier, de plan  octogonal, repose sur un tabouret dissimulé par des cloisons édifiées clans l’entre-deux-guerres. L’absence de circulation d’air induit par la construction de ces murs de brique ainsi que la chute de la foudre ont profondément endommagé la charpente de ce clocher qui daterait, selon l’historien J. F. Pitard, de 1437. A l’intérieur, la nef et le chœur sont  couverts de voûtes  lambrissées qui  ont  conservé leurs entraits  et poinçons. L’église renferme un très beau retable de pierre polychrome, au décor peint de faux marbre, du début du XVIIème s. qui représente, dans des coloris très vifs, l’Assomption de la Vierge au milieu d’anges musiciens ; le maître-autel est encadré,  de  part et  d’autre,  de cieux  colonnes   cannelées aux  chapiteaux  corinthiens ; il est surmonté d’un fronton triangulaire dont les rampants, brisés à leur sommet, laissent la place à un pot à feu. Les fonts baptismaux, en grès, semblent contemporains de la fondation  de  l’église au  XIIème s.  : ils  présentent  une  arcanne de plein cintre. Pour la restauration  de  la charpente  et  de la  couverture  du clocher refaite en bardeaux de châtaignier,  la Sauvegarde  de l’Art Français  a octroyé une subvention de 70 000 F en 1995.

E. G.-C.

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