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L’église du hameau de Daudes, qui fut paroisse et communauté jusqu’en 1789, puis commune de 1790 à l’an III, avant son rattachement à Montaulin, est placée sous le vocable de Saint-Jean-Baptiste.

Vendue comme bien national entre l’an VII et l’an VIII, l’église perdit l’ensemble de son mobilier originel. Elle fut rendue au culte au début du XIXe s. mais un décret présidentiel du 27 février 1874 la transforma en simple « chapelle de secours », ce qui lui interdit de prétendre aux aides de l’État en matière d’équipement mobilier[1].

L’église est un édifice de petite taille (24 m de long sur 8,8 m de large), entouré d’un cimetière clos dont les murs ont été reconstruits en 1894-1895. Sa façade se compose d’un mur-pignon, percé d’une porte, sans profil, ni sculpture. Elle ouvre sur une nef rectangulaire basse, simplement plafonnée, dont l’origine remonterait au XIIe siècle. Les murs de la nef sont recouverts d’un enduit. Sur le mur droit se trouvent la porte d’accès actuellement utilisée par les fidèles, ainsi qu’une petite fenêtre. Une arcade cintrée, haute de trois mètres, sépare la nef du chœur carré prolongé d’une abside à trois pans, qui date du XVIe siècle. Ce chœur, plus élevé, est éclairé au nord par un simple œil-de-bœuf, et au sud par deux grandes fenêtres en arc brisé, dépourvues de meneaux. Une troisième fenêtre a été murée lors de la création de la sacristie. Les murs extérieurs de cette dernière sont partiellement recouverts d’un enduit, à la différence de ceux du chœur et des huit contreforts, totalement dégagés. L’ensemble de l’église est couvert en tuiles. Le clocher, recouvert de bardeaux de bois à sa base et d’ardoises en partie haute, abrite une cloche, « Marie-Jeanne », fondue en 1802 et refondue en 1983.

Le mobilier acquis au cours du XIXe s. n’a guère évolué depuis : dans la nef apparaissent d’abord les fonts baptismaux – cuve simple en calcaire, posée sur un pied circulaire mouluré, à base carrée et dotée d’un couvercle en bois aux ferrures rouillées. À leur côté, posée à même le sol, se trouve une cuve baptismale creusée dans un ancien chapiteau roman et dotée d’un trou d’évacuation sur le côté. Au-dessus de celle-ci a été placé un tableau, daté du XVIIe ou XVIIIe s., représentant la décollation de saint Jean-Baptiste. Dans le chœur, le maître-autel est surmonté d’un baptême du Christ, œuvre du XIXe siècle. Le chœur a conservé une grille en fer forgé et deux bâtons de procession des confréries de la Vierge et de saint Jean-Baptiste – ce dernier en mauvais état. Le maître-autel est entouré de trois statues, difficiles à dater, représentant la Vierge, saint Jean-Baptiste et sainte Thérèse. Les deux premières, en bois, se trouvaient déjà dans l’église en 1883 et reconnues alors comme sans valeur. Deux anges en bois peint du XVIIIe s., provenant probablement d’un retable, ainsi qu’un chemin de croix attesté depuis 1874, ornent également les murs du chœur.

Des infiltrations d’eau et l’humidité menacent aujourd’hui la pérennité de l’édifice. Les travaux portent sur la charpente de la nef, qu’il convient d’isoler et de renforcer, en reprenant notamment les contreventements, ainsi que sur l’assainissement général de la maçonnerie. Pour ces travaux, la Sauvegarde de l’Art français a accordé une aide de 5 000 € en 2011.

 

Nicolas Dohrmann

 

 

[1] Courrier du ministère de la justice et des cultes au préfet de l’Aube, 27 novembre 1883, p. 1. Arch. dép. Aube, V 225.

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