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Chapelle Saint-Michel de Paders assurant le service paroissial de la commune. Dossier transmis par Mme Cahen-Salvador, président de la F.N.A.S.S.E.M., et par Mme Cabanes, président du comité départemental de l’Hérault. L’édifice est d’un intérêt tout à fait exceptionnel en raison de sa date reculée. M. l’abbé Giry, qui est aujourd’hui l’un de nos plus savants archéologues, a bien voulu nous en envoyer la description suivante : « La chapelle est faite d’un sanctuaire très étroit et d’une petite nef, qui ont fait l’objet en 1980-1981 de la part de M. Gabriel Gondard, d’importants travaux de décapage, effectués à titre gracieux. Ce travail a mérité un prix des Vieilles maisons françaises en 1981. Le chœur, de plan irrégulier a, dans œuvre, 2,07 m de large et 4,20 m de long. Sur les côtés, deux piliers de 0,45 m de profondeur, sont plaqués sur chacun des murs sud et nord, pour soutenir des arcatures longitudinales en plein cintre. On voit que le chœur primitif était plus large et avait 3 m. Au sud, s’ouvre une petite fenêtre à double ébrasement et à l’est un oculus de style gothique, qui a dû remplacer la fenêtre axiale primitive. La liaison du chœur avec la nef se fait par deux piliers qui laissent entre eux un passage de 2,20 m. La nef a 7,10 m de long et 3,10 m de large dans œuvre. Elle possède une voûte plein cintre, qui repose sur des arcatures longitudinales, portées elles-mêmes par des piliers de 0,40 m de profondeur. Avant l’adjonction tardive de ces piliers ; la nef avait 3,90 m de large. On aperçoit dans les murs les traces d’anciens arcs diaphragmes, qui devaient porter la charpente primitive. Au sud, la porte, en tiers-point, est gothique et est précédée d’un porche moderne. Au nord, s’ouvre une chapelle voûtée d’arêtes. Dans la travée de fond se trouve une tribune, portée par deux puissants arcs diagonaux. La clé est ornée de trois cercles concentriques autour d’une rosace à six pétales. Au-delà de cette travée s’ouvre une petite pièce qui rappelle celle qui prolonge la nef de Villenouvette-la-Requi à Maraussan. C’est peut-être là que se dressait la cuve baptismale tronconique romane, qui sert encore. Cette église a été construite en deux campagnes. Dans la première, sans doute à l’époque wisigothique, on construit un petit édifice non voûté, à chevet carré, dont l’arc triomphal était porté par deux piliers saillants. Dans la deuxième, on ajoute les voûtes du chœur et de la nef, qui prennent appui sur des arcs longitudinaux. Ceux-ci sont faits de claveaux étroits et très réguliers, où les effets de polychromie sont très recherchés. Cette polychromie est obtenue avec des voussoirs noirs, ocres et blancs, selon qu’ils sont faits de basalte, de calcaire ou de grès. On a su composer leur alternance avec un grand souci de décoration. Tout cela nous paraît caractéristique de l’époque carolingienne. Nous ne connaissons pas dans la région d’église qui offre un ensemble d’un pareil intérêt. La mise en valeur de l’édifice devrait se compléter par un léger sablage des murs et un rejointoiement des pierres. »

La Sauvegarde a versé une subvention de 20 000 F pour ce bel édifice.

 

Bibliographie. – Marcel Durliat et Joseph Giry, dans Actes du Congrès des sociétés savantes, Pau 1969, p. 209, 215.

J.H.

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