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La dédicace à saint Eutrope  de l’église  paroissiale  de Montpollin  s’explique par la donation que firent en 1047 Geoffroy Martel et  son  épouse, la comtesse  Agnès, de  la  terre de   la  seigneurie de  Montpollin  à  l’abbaye  de Notre­Dame de Saintes. Cette dernière y fonda un prieuré. L’église primitive fut reconstruite au cours de la seconde moitié du XIème s. et agrandie d’un chœur et d’une travée d’avant-chœur au milieu du  XIIème siècle. L’édifice possède de  petites dimensions : 16,50 m de long avec une largeur de 8 m pour  la  nef. L’abside montre encore le bel appareil de pierres de raille  de tuffeau  régulièrement assisé, les autres murs ayant été enduits postérieurement. L’église de Montpollin comprend une  nef unique  rectangulaire couverte d’un  lambris. Au­delà de  l’arc triomphal  brisé se développent   la  travée d’avant-chœur également dorée  d’un lambris  puis  l’abside voûtée  en  cul-de-four. Il n’existait pas  à  l’origine de clocher ; l’actuel, de plan carré  et charpenté  à  petite flèche  polygonale, appartient à l’ époque classique. La nef a conservé sa volumétrie  romane et  ses petites ouvertures placées  très haut,  à  l’exception de  la  baie de  la  première travée de la nef percée dans le mur sud donc le  profil est  en  arc brisé.  La façade occidentale, précédée d’un  indigent  porche en  appentis  du  XIXème s.,  est épaulée de contreforts d’angle. La travée d’avant-chœur  du début  du  XIIème s., d’une  largeur de 4m, est éclairée au  sud par  deux  baies. Du  côté  nord  est  venue se greffer à l’époque classique  la chapelle  seigneuriale de  la famille  de  Sancé. Les  murs de l’avant-chœur  sont décorés  par  les éléments  d’une  arcature retombant  sur des colonnes engagées par l’intermédiaire de  chapiteaux.  Au sud-ouest, un  chapiteau assez massif, à corbeille  à  chanfrein concave  développant  un motif  de palmettes très stylisées, bordées  de  perles, appartient  à  un type  encore  archaïsant. L’abside est également pourvue d’une arcature, les trois  arcs  médians étant aveugles, les  deux  latéraux percés  d’une  baie à  ébrasement  orné d’un  décor peint.  Le badigeon  recouvrant  les parois  de  l’église laisse  deviner  différents décors :  croix de  consécration,  armoiries. Parmi  les  quatre  chapiteaux  du chœur, deux sont sculptés,  celui  au sud,  historié,  représente de  très  curieux personnages agenouillés. Au nord, le chapiteau développe  un  entrelacs de  serpents. La sculpture de ces  chapiteaux  peut être datée  du  XIIème siècle.  Pour les travaux de restauration de la  couverture  et de la  charpente  du clocher  ainsi  que du chœur,  la  Sauvegarde de  l’Art  Français a  octroyé  une   subvention  de 30 000 F en 1995.

P.-X. H.

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