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Église Saint-Pierre, autrefois à la présentation de l’abbé de Saint-Père de Chartres. Le village de Montreuil a été donné entre 1082 et 1112 à l’abbaye Saint-Père de Chartres. En 1215, l’évêque Renaud de Chartres confirme la donation de l’église en faveur de l’abbaye.

L’église est située au milieu du village, sur la rive gauche de l’Eure. La construction de l’édifice s’étale du XIe au XVIe siècle. Il s’agit, comme il est d’usage dans la région, d’une construction de blocage faite de cailloux, confortée par des éléments de grès appareillés. Les dimensions de l’église sont relativement modestes (29 m x 10 m) : elle comporte une nef unique du XVIe s. et un chevet à cinq pans repris au XVe s., mais vraisemblablement d’époque romane. Elle est couverte d’un toit de tuiles en bâtière. Tour carrée de 1,20 m de côté, le clocher est dans l’œuvre et se dresse à droite de la porte ouest. La nef est éclairée au sud et au nord par six baies au profil brisé, le chœur par six baies, trois cintrées et trois au profil brisé dont celle de la fenêtre d’axe. La porte occidentale constitue l’unique accès à l’édifice. Reprise en 1545, elle est constituée de deux pilastres de pierre et d’un linteau avec inscription et blason, sur lequel repose un arc en plein cintre, dont la clé porte un ange tenant un phylactère, tandis que deux médaillons circulaires ornent les écoinçons. L’ensemble est surmonté d’une architrave sculptée d’éléments végétaux, d’arabesques et de fleurons. Le tout appartient au vocabulaire stylistique de la première moitié du XVIe siècle.

L’intérieur, simple, est couvert d’une charpente en plein cintre sur poinçons et entraits. La nef est meublée de bancs clos. À l’entrée, à droite, la voûte du clocher porte sur un pilier de pierre de plan carré et ouvre par deux arcades sur la nef. Sous le badigeon blanc des murs de la nef sont apparues, à la faveur des actuels travaux, des peintures murales qui datent peut-être du XVIe siècle. Sur le côté nord du chœur, les travaux ont permis de dégager une porte en plein cintre, murée, qui permettait un accès de l’extérieur. Le mobilier – chaire, banc d’œuvre et maître-autel – date du milieu du XVIIIe siècle. Dans les fenêtres du chœur, quatre verrières comportent des éléments de vitraux du XVIe s., provenant vraisemblablement de la chapelle voisine de Notre-Dame de La Ronde ; ils ont été en grande partie détruits en 1944. Ils étaient inscrits à l’Inventaire supplémentaire au titre des objets depuis 1906. Dans le chœur se trouve une statue de la Vierge à l’Enfant du XIVe s., provenant elle aussi de Notre-Dame de La Ronde (I.S. 2009). À l’entrée du chœur, une poutre de gloire porte le Christ en croix, la Vierge, saint Jean et sainte Marie-Madeleine. Des étoiles, à l’intersection des couvre-joints, ponctuent le lambris de couverture. Une sacristie a été créée au fond du chevet derrière le maître-autel.

Pour contribuer à l’assainissement de l’édifice, à la reprise des maçonneries des murs extérieurs et à la restauration de la voûte, la Sauvegarde de l’Art français a accordé une aide de 10 000 € en 2010.

Emmanuel Rousseau

Le projet en images