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Au cœur d’une région très touchée par les guerres de l’époque moderne, l’église Saint-Nicolas de Morgny est un bel exemple d’église fortifiée. Alors que bon nombre d’édifices religieux ont été adaptés aux besoins de la défense  par  l’adjonction d’éléments défensifs  ou  la  transformation  de  certaines   parties, l’église  Saint-Nicolas a intégré  dès  sa  construction,  au  XVIe  s.,  des  éléments  de  défense. L’édifice se compose d’une nef et d’un chœur à cinq pans. Alors que l’ édifice primitif a été construit en pierres de taille,  les  adjonctions et restaurations – notamment au XIXe s.  –  ont  toutes  été  réalisées en  briques.  Le chevet  est  la  partie  la  plus  originale  de  l’église. L’intérieur, éclairé par cinq fenêtres, est couvert  d’une  voûte  sur croisée  d’ogives  dont  la  faible élévation  tranche  avec  l’élancement du volume extérieur . Cette distorsion s’explique par la présence, au­ dessus  du  chœur,  d’une  salle,  peut-être  refuge,  éclairée  par  de petites  ouvertures  rectangulaires  gui  font  penser   à   des   bouches   à   feu. On  accédait  à  cette  salle  par  les  escaliers  si tués  dans  les  tourelles   gui cantonnent le chœur.  A  l’intérieur  de  l’église,  le  chœur  ouvre sur la nef, plus  élevée,  par  une  arcade  brisée.  La  nef,  couverte  d’un  faux  plafond,  est  éclairée  par  cinq  fenêtres  dont   trois,  sur   le  mur   sud, sont des aménagements  postérieurs  réalisés  en  brigue.  A l’extérieur, les murs de la nef portent  la  trace  de  contreforts  gui  ont  été arrachés à une date indéterminée. La façade possède encore l’essentiel   de  ses  dispositions   primitives, qui se distinguent par  l’emploi de la pierre de taille. Le portail gothique, encadré de pinacles ornés de choux frisés, était surmonté d’un oculus  aujourd’hui obstrué, Une échauguette  en  brigue,  comme  le  pignon,  surmonte   chaque angle  de  la  façade.  La couverture  de  ces  tourelles  a  fait  l’objet en 1994 d’une restauration, pour laquelle la Sauvegarde de l’Art  Français a accordé 30 000 F la même année.

J.-P. F.

Le projet en images