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Cette ancienne paroisse du diocèse de Toul et du comté de Ligny est citée à propos de diverses donations dès le VIIe s. puis au XIe. La cure était à la nomination du prieur de Silmont, prieuré bénédictin de Saint-Bénigne de Dijon.

L’église, dédiée à saint Remi, a été presque entièrement reconstruite en 1777, avec une nef plus large, mais en conservant d’abord le chœur fait de deux travées, la première sous clocher, la seconde à chevet plat. Cette partie, si l’on en juge par le plan ancien des contreforts obliques et des voûtes sur croisées d’ogives retombant sur des colonnes d’angle, pouvait remonter à la fin du Moyen Âge, XIVe ou XVe siècle. Une rénovation importante au milieu du XIXe s., permise par l’essor économique dû au développement industriel de la région, a abouti à une réunification de style, chère aux constructeurs de ce temps. Le nouveau chevet a été dessiné sur plan polygonal et percé d’ouvertures semblables à celles de la nef, beaucoup plus grandes que les fenêtres à doubles ébrasements du chevet précédent ; le même souci de lumière a fait reprendre les percements de la partie inférieure du clocher. La masse même de la tour, avec sa tourelle d’accès sur le côté nord, serait donc le seul vestige de l’église médiévale, du moins dans son volume général.

Dans son état actuel, l’église se présente comme un grand rectangle cantonné de contreforts, ouvert à l’ouest par une porte entre deux pilastres sous fronton surmontée d’un oculus, au nord et au sud par quatre fenêtres en plein cintre identiques. Au-delà, en retrait, le chœur, à chevet polygonal avec le même rythme de fenêtres en plein cintre et de contreforts à ressauts, est précédé de la travée droite sous clocher. À l’intérieur, la nef est celle d’une église-halle, séparée de bas-côtés, de même hauteur mais plus étroits, par deux files de colonnes cylindriques à chapiteaux de type toscan. Les voûtes, sur croisées d’ogives, justifient la multitude des contreforts. Trois grands retables, de goût baroque tardif, ornent le chœur et l’extrémité orientale des bas-côtés.

Cet édifice, d’une certaine froideur, ne manque pas de noblesse et illustre le renouveau de l’architecture religieuse dans le goût néoclassique au cours du dernier tiers du XVIIIe s. et au début du siècle suivant, sous l’influence, sans doute, de ce que réalisaient les grandes abbayes du voisinage, en particulier dans cette partie est de la France, depuis la Franche-Comté jusqu’en Lorraine.

La Sauvegarde de l’Art français a donné 8 000 € en 2003 pour aider à l’étaiement de l’édifice et à la consolidation des voûtes.

Ph. Ch.

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