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Église paroissiale, sous le vocable de saint Martial. Le patronage appartenait à l’évêque de Limoges. L’archiprêtré d’Aubusson avait son titre uni à celui de la cure de Néoux depuis 1288.

C’est un édifice modeste (long. 22 mètres). Conforme au parti habituel des églises rurales en Limousin, il consiste en une nef unique de trois travées, la dernière, terminée par un mur droit, servant de chœur. Deux chapelles greffées au nord et au sud, aux XVIIe et XVIIIe s., l’élargissent au niveau de la seconde travée. Elles donnent en plan l’illusion d’un transept, mais elles sont beaucoup plus basses que le vaisseau. Peu élancé malgré tout, celui-ci a reçu des voûtes d’ogives dont les nervures, profilées d’un tore aminci, retombent aux angles sur des culots. En revanche, les arcs-doubleaux à rouleau unique qui séparent les travées sont reçus par des colonnes engagées sur des dosserets arrondis.

Pour augmenter un peu les capacités d’accueil, une petite tribune a été montée à l’époque moderne contre le revers de la façade. Le chœur est éclairé au sud par une baie agrandie au XVIIe siècle. La grande baie étroite et haute qui l’éclairait à l’est a été obturée lors de l’installation du retable. Elle reste visible à l’extérieur dans l’axe du chevet plat.

Comme souvent, l’accès principal est ménagé au sud. Il ouvre sur la première travée. C’est un joli portail, de type « limousin », sans tympan. En cintre brisé assez aigu, il trahit sa date avancée dans le XIIIe siècle. Ses deux archivoltes retombent sur les colonnettes des ébrasements par l’intermédiaire de chapiteaux formant frise qui se prolongent sur les piédroits. De même le cordon mouluré qui encadre l’archivolte fait retour d’équerre sur le mur. Le portail a été restauré en pierre de Volvic à la fin du XIXe siècle.

Les talus très inclinés des hauts contreforts qui flanquent la façade confirment la datation de l’église.

La façade a perdu le clocher-arcade qui devait amortir le pignon, comme le plus souvent, notamment à l’église voisine de Saint-Pardoux-le-Neuf. Le mur nu est simplement percé d’un petit oculus. Le clocher actuel se dresse au sud. C’est une grosse tour carrée implantée sur la chapelle sud. L’étage du beffroi est coiffé d’une flèche polygonale à un égout superposé et retroussé, emboîtée sur un plan carré, qui lui donne curieusement l’aspect d’un entonnoir.

Dédiée à la Vierge, la chapelle sud a été construite au XVIIe s. , sans doute vers le milieu. La chapelle nord, dédiée aux saints Abdon et Sennen, a été édifiée un siècle plus tard : commencée le 24 octobre 1771, elle a été bénie le 30 mai 1775. La sacristie, accolée au chœur du côté nord, a été reconstruite en 1878 avec les fonds de la fabrique.

Le clocher contient une cloche ancienne et une cloche datée de 1877 qui a été fondue chez Chambon à Montargis. Sa date concorde avec celle de la reconstruction de la sacristie et avec la campagne d’ « embellissement » de la fin du XIXe siècle. Un des vitraux, représentant saint Martial, a été offert en 1884.

Le principal ornement de l’église est le grand retable en bois doré polychromé de la seconde moitié du XVIIe s. qui garnit l’autel et tapisse le fond du chœur (cl. MH 1998). Il a été très restauré au XIXe s., en particulier  le tabernacle. Les statues qui occupaient jadis les niches latérales ont été remplacées par des statues banales en plâtre du XXe siècle. Le fronton supérieur, orné de l’image du Père éternel, est flanqué des bustes-reliquaires de saint Martial et de saint Jean. Ils n’occupent pas leur emplacement primitif. Des peintures murales de la même époque décorent les compartiments de la voûte du chœur.

La Sauvegarde de l’Art français a accordé en 2004 une aide de 6 000 € pour la réfection de la couverture du clocher en bardeaux de châtaignier.

Jacques Thirion

Le projet en images