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Le village agreste de Oudan conserve une charmante église, témoignage préservé de l’architecture romane remaniée avec harmonie à l’époque gothique et au XVIIIe s.
Placé sous le vocable de saint Germain, évêque d’Auxerre, l’édifice actuel présente les caractéristiques architecturales particulières au XVe s. Son plan, orienté, en forme de croix latine est composé d’une nef à deux travées. Trois chapelles ajoutées au XVIe s. forment les unes les bras d’un faux transept et l’autre la chapelle des fonts baptismaux ouvrant sur la nef au sud. Le chœur rectangulaire est à chevet plat. Les deux travées de la nef sont couvertes de croisées d’ogives à moulures prismatiques avec liernes et tiercerons. Les arcs ainsi que les doubleaux reposent sur des colonnes engagées.

Dans la première travée, les arcs au revers de la façade retombent sur des massifs circulaires cantonnés de pilastres Renaissance. L’arc triomphal en tiers-point est formé de plusieurs tores descendant jusqu’au sol où ils sont reçus par des bases à facettes. Au niveau du chœur, les arcs des croisées d’ogives, simples, retombent soit jusqu’au sol, soir sur des colonnes engagées. Le sanctuaire est éclairé par trois fenêtres en tiers-point à remplage flamboyant. Les fenêtres du vaisseau, également en tiers­ point, ont sans doute été agrandies lors des remaniements survenus au XVIIIe s., lorsque le clocher porche, de plan carré et accosté d’une tour d ‘accès cylindrique, a été élevé au-dessus de la façade.

Cette petite église villageoise conserve un mobilier classé comprenant l’élégante grille en fer forgé, qui donne accès à la chapelle des fonts baptismaux, un bénitier et une dalle funéraire datant de 1483.

Le mauvais état de la toiture entraînant une humidité intérieure néfaste à la préservation du bâtiment, des travaux de réfection ont été entrepris pour lesquels la Sauvegarde de l’Art Français a participé en 1993 pour la somme de 80 000 F.

D. B.

Le projet en images