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L’église, placée sous le vocable de saint Pardoux, est un ancien prieuré-cure dépendant de l’abbaye de Lesterps, congrégation de chanoines réguliers de l’ordre de Saint-Augustin. Édifice de fondation romane, l’église s’insère dans un site élégant non loin de la Gartempe. Elle est entourée de son cimetière. Des travaux de restauration ont été entrepris au XVIIes., à une époque où son mauvais état était signalé puis plus récemment et, de façon plus ambitieuse, aux XIXeet début XXes., notamment dans son voûtement. 

L’église se compose d’une nef d’un grand volume dont les entraits de la voûte dessinent cinq travées, d’un faux carré surmonté du clocher et d’un chœur constitué en une travée droite et une abside à trois pans. Au sud, une sacristie a été rajoutée au XIXesiècle. De puissants contreforts épaulent toute la périphérie de l’édifice dont l’implantation sur un terrain en pente engendre des désordres dans la maçonnerie. La nef est percée de petites ouvertures étroites cintrées qui témoignent de l’ancienneté des murs gouttereaux. 

Construite en moellons enduits, l’église est couverte de tuiles plates tandis que le clocher est d’ardoises.   

Sa façade occidentale, dépourvue de tout décor, est percée du portail d’accès à la nef dans laquelle on pénètre par quelques marches et qui a été repris à une époque plus tardive dans un massif de maçonnerie jouant le rôle de contrefort. Son clocher court et massif, surmonté d’une flèche à égouts retroussés, constitue vraisemblablement l’un des vestiges les plus visibles de la construction romane.

Á l’intérieur, la nef était couverte d’une voûte en briques hourdée de plâtre en forme de berceau et scandée de larges doubleaux. Ce voûtement très tardif est venu « enrichir » une nef à l’origine simplement charpentée. Cependant il s’est effondré en octobre 2005, provoquant dans sa chute la rupture d’un entrait. Le chœur a lui aussi été voûté à la même époque de voûtes sur croisées d’ogives en briques qui ont, là aussi, remplacé un lattis ancien enduit de chaux, dont certains vestiges sont encore visibles sous les combles. C’est durant cette même campagne de travaux que le maître-autel, doté de part et d’autre d’autels latéraux, a été installé dans le faux carré du transept. Ce dernier est couvert d’une voûte en pierre en berceau, ceinte d’une corniche à modillons de l’époque romane.   

Devant cet effondrement qui a entraîné la fermeture de l’édifice, le parti proposé a été de rétablir la voûte XVIIes. et de poser un lambris de châtaignier sur la charpente à chevrons formant ferme, appelé à être composé de planches d’inégale largeur, à couvre-joints moulurés. Cette restitution se propose de mettre en valeur les entraits et poinçons moulurés à bagues d’une grande finesse. Le quatrième d’entre eux porte la date de 1615 qui est celle, semble-t-il, d’une campagne de restauration. 

Pour la remise en place d’une voûte lambrissée et la démolition des étaiements de la précédente voûte en briques, la Sauvegarde de l’Art français a accordé une aide de 25 000 € en 2007. 

 

Élisabeth Caude

 

Le projet en images