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Chapelle Saint-Thégonnec. Située sur un versant boisé de la vallée qui sépare Plogonnec de Guengat, la chapelle Saint-Thégonnec est l’une des six chapelles de Plogonnec. Elle a pour éponyme un compagnon de saint Paul Aurélien, fondateur de l’évêché de Léon, du nom de saint Conec ou Conoc, dont la forme hypocoristique, en vieux breton, est Toconoc, devenu Tégonnec (appelé ici Thégonnec). L’emplacement de l’édifice a très vraisemblablement été sacralisé à une époque antique, en liaison avec le culte de l’eau. En effet, deux fontaines sourdent non loin l’une de l’autre : la première à l’intérieur même de la chapelle, la seconde à une dizaine de mètres au sud-est du chevet. L’environnement a été réaménagé en 1999 par le dégagement d’un terre-plein devant la façade occidentale et la construction d’un mur de soutènement (35 m de long, 1,90 m de hauteur) derrière le mur nord de la chapelle. La construction, en pierres de taille, est d’une extrême simplicité: plan rectangulaire, nef séparée du chœur par un arc diaphragme, chevet plat, clocher-mur occidental. Trois contreforts maintiennent le mur sud, du côté de la vallée. La toiture, à deux versants, est couverte d’ardoises : elle a été récemment refaite. Les ouvertures n’ont pas reçu d’ornement particulier : une porte en anse de panier sous le clocher, surmontée d’une baie en plein cintre sans meneaux, une porte à accolade dans le mur sud, deux baies en plein cintre également sans meneaux dans le chœur (une à l’est, l’autre au sud). Les baies n’ont pas de vitraux colorés. L’élément le plus original est le clocher : la chambre de la cloche est surmontée d’un dôme couronné d’un rouleau décoré de quatre figures humaines, et se termine par un petit lanternon. Une inscription figure sur la façade occidentale: Y[ves]. LE GRAND. F[abrique]. LAN 1701. Le style du clocher étant celui du XVIIe s., il s’agit ici d’une date de restauration, comme l’attestent d’ailleurs les documents d’archives. L’élément le plus remarquable à l’intérieur est la source qui jaillit, au bas du mur nord de la chapelle, dans deux petits bassins prolongés par un canal en granit qui traverse perpendiculairement la nef sur environ quatre mètres et sort sous le mur sud par un déversoir ; à l’extérieur, l’eau s’écoule dans un autre petit canal en granit, long de six ou sept mètres, en direction de la vallée proche. Le maître-autel en granit a été enrobé d’une épaisse couche de ciment ; il y a une douzaine d’années, on signalait encore un autel en bois polychrome du XVIIIe s., aujourd’hui disparu ; il n’en subsiste plus que deux gradins et un faux tabernacle. Un sacraire en granit surmonté d’une croix et fermé par une porte en bois est creusé dans le mur nord du chœur. Quatre statues ornent la chapelle : celle de saint « Trégonnec », selon l’inscription portée sur le socle (Thégonnec), représenté en évêque et tenant des deux mains un livre ouvert, en bois polychrome (XVIIe s.) ; celle de saint Égarec, représenté en évêque également, tenant sa crosse (mutilée) de la main droite et un livre fermé de la main gauche, en pierre polychrome (XVIe s.) ; celle de sainte Marguerite et d’un dragon monumental, en pierre poly­ chrome (XVIIe s. ?). Un écusson de pierre, au-dessus de la baie du maître-autel, ne porte plus de blason. Le pardon a lieu chaque année à l’Ascension. Dans la première moitié du XVIIe s., il était l’occasion de luttes de jeunes gens et d’enfants. Pour la réfection de la couverture, de la charpente et des maçonneries de l’édifice, la Sauvegarde de l’Art français a accordé une subvention de 50 000 F en 1999.

T.D.

 

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