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L’église Notre-Dame. L’église de Plomion est un important témoignage des entreprises de fortification des édifices cultuels, si remarquablement représenté en Thiérache depuis le XVIIe s. Sa physionomie générale laisse supposer un nombre limité de campagnes de construction ; le   détail des interventions est cependant loin d’être assuré. Le monument actuel, daté des XVIIe-XVIIIe s. a très certainement utilisé les restes d’une  église médiévale qui est attestée au XIe s. dans une donation de l’évêque de Laon au chapitre saint Laurent de Rozoy, vers 1040 et qui ne fut sans doute pas épargnée par un raid anglais sur le village, en 1339. On peut supposer qu’elle fut, en tout cas, entièrement reconstruite en vue de la défense au début du XVIIe s., à l’instar d’autres édifices des environs (Prisces, Burelles, etc.) : la situation diplomatique de la France du Moyen Âge au XVIIIe s. faisait, en effet, de la Thiérache une zone de passage obligée pour les armées ennemies. L’église fut ainsi en partie démolie en  1651 par des bandes espagnoles. Une pierre de la corniche sud, datée de 1733, témoignerait de l’achèvement tardif de la réfection des toitures ; le  XIXe s. n’ajouta pratiquement rien à l’ensemble. Cette grande église de briques se signale surtout par ses éléments fortifiés et il n’y a que peu à dire du reste de l’édifice au plan fort simple : chevet à cinq pans et à contreforts, transept peu saillant, nef à trois vaisseaux de deux travées  (la nef en compta quatre, comme l’attestent les baies des murs gouttereaux dans les combles après réfection des couvrements), tour-porche occidentale. L’élévation intérieure n’offre rien de remarquable, pas plus que le décor. L’ensemble de la défense repose sur l’agencement du massif occidental. Une tour carrée massive, jadis nommée « fort », et  flanquée de deux tourelles saillantes donne curieusement au monument l’allure archaïque des édifices carolingiens. Les deux tourelles – celle du nord-est d’escalier – ont trois niveaux, autant qu’en comportait le donjon avant la construction du clocher. Deux échauguettes sont accrochées aux angles nord-est et sud-est des bras du transept ; l’angle nord-ouest du bras nord-est occupé par une troisième tourelle. Ce massif occidental  est, d’autre part, parsemé de meurtrières selon une disposition très étudiée. Le second niveau du donjon aurait été équipé d’un hourd. L’église de Plomion, classée en totalité en 1994, a bénéficié en 1992 de deux aides de la Sauvegarde de l’Art Français aux fins de restauration  des couvrements de la tour et des tourelles occidentales pour un montant total de 85 000 F.

N.G.

Le projet en images