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La commune de Plumergat est réputée pour ses trois clochers, ceux de l’église, de la chapelle Saint-Servais et de la chapelle de la Trinité, ces dernières construites aux XVe et XVIe s., à proximité immédiate de l’église, dans le bourg.

L’Église Saint-Thuriau a connu plusieurs phases de construction, comme de nombreuses églises du Morbihan. La plus ancienne remonte sans doute au début du XIIe s. ; elle concerne la nef et sa porte méridionale à plein cintre, caractéristique des ouvrages de cette période, mais sans doute fortement remaniée au XVIIe siècle. Les chapiteaux de la nef sont contemporains des constructions de Locmariaquer et de l’abbaye de Saint-Gildas de Rhuys ; ils présentent des décors géométriques, animaux et végétaux, et sont à placer dans un roman tardif, comme pour les églises de Calan ou Cléguer. Les bras du transept semblent avoir été édifiés dans le dernier quart du XVs. ou au début du XVIe s., comme le chœur, plus étroit que la nef, mais les différentes reprises, notamment celles des arcades, très modifiées et surhaussées au XVIIe s., rendent peu lisible la chronologie exacte des différentes phases de construction. Les bas-côtés et les bras de transepts ont été ainsi fortement repris, dans la seconde moitié du XVIIe s., avec des modifications importantes des baies et un rehaussement des murs gouttereaux, ces travaux étant contemporains de la construction du clocher hors œuvre (1664-1666 par Eudo de Kerlivio, recteur, puis 1680-1690).

Assez classiquement, c’est dans la seconde moitié du XVIIe s. que se développent dans le diocèse de Vannes les cultes de la Donation du Rosaire et de saint Isidore, patron des laboureurs. Les chapelles latérales sont dédiées à ces deux cultes et on construit des retables en relation avec eux, en 1687 puis en 1689 au sud. L’installation des retables a sans doute occulté les baies des XVe et XVIe s. dans l’axe oriental de ces chapelles et du chevet, obligeant à créer une nouvelle source de lumière. Les retables du chœur et de la chapelle nord (Rosaire daté de 1687), sont sans doute dus à l’atelier Le Denmat, de Locminé, qui va réaliser jusqu’au milieu du xviiie s. de nombreux retables en calcaire. Celui du sud en bois polychrome, dédié à saint Isidore, pourrait être une réalisation de l’atelier Guiot ou Guyot de Pontivy, en 1689. L’église comporte une importante statuaire datant des XVIIe et XIXe s., majoritairement protégés au titre des monuments historiques ; une statue, anciennement polychrome, représentant la Vierge à l’Enfant et datant de la fin du XVs., semble être le seul mobilier de cette époque, ainsi que les fonts baptismaux en granit.

Les travaux ont concerné le clocher datant de la seconde moitié du XVIIe s., pour un montant global de 183 000 € et sous la maîtrise d’œuvre de Léo Goas, architecte du patrimoine. Cet architecte, spécialiste des charpentes anciennes, a réalisé un relevé complet de la charpente complexe de la flèche et du beffroi et de sa couverture en ardoise, et les travaux ont permis une consolidation et une restauration complète de cet ensemble, avec une conservation optimale des pièces de charpente d’origine. Ces travaux ont été financés par la DRAC Bretagne, le Conseil départemental du Morbihan, par la Région Bretagne ainsi que par la Sauvegarde de l’Art français qui a accordé une aide de 20 000 € en 2016.

Diego Mens

 

Le projet en images