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Le manoir de Maré est situé au nord-ouest du bourg de Pontlevoy, en bordure de la route menant de Bourré à Chaumont-sur-Loire. Bâti sur terrain plat, il s’élève sur une plate-forme fossoyée rectangulaire bordée d’arbres et protégée par des douves en eau. Le logis seigneurial longe l’extrémité occidentale de la plate-forme. La chapelle, qui constitue un bâtiment indépendant, le flanque au nord. D’anciens communs et dépendances complètent l’ensemble du côté nord.

Le logis et sa chapelle, qui portent en plusieurs endroits les armes de la famille Regnard (porte de la tour d’escalier, cheminée de la salle basse, clef de voûte de la chapelle), ont dû être reconstruits a novo au lendemain de la guerre de Cent Ans, par Antoine Regnard. Devenu seigneur de Maré lors du partage des biens de son père en août 1456, Antoine Regnard meurt entre 1475 et 1507, date d’un nouveau partage de biens entre ses enfants et ceux de son frère.

Le logis manorial adoptait à l’origine un plan très courant dans la région à cette époque, avec une salle et une chambre à chacun de ses deux niveaux, accessibles, côté cour, par une tourelle d’escalier médiane, et protégées, côté douves, par un petit corps rectangulaire en saillie qui devait contenir les garde-robes des pièces principales.

La chapelle, entièrement voûtée, adopte elle aussi un plan très simple : un court vaisseau rectangulaire d’une travée prolongé par une abside semi-circulaire à l’extérieur et à trois pans à l’intérieur, l’ensemble étant épaulé par quatre contreforts aux retombées des voûtes. La façade occidentale, dont le pignon élancé est surmonté d’un petit clocher-arcade, est percée d’une porte en arc segmentaire, tandis que l’unique fenêtre, en plein cintre, éclaire l’abside au nord. Le sol pavé date d’une époque où la chapelle avait été transformée en étable.

Contrastant avec cette sobriété, les voûtes d’ogives qui couvrent l’ensemble du bâtiment sont d’une facture raffinée : alors que la première travée barlongue repose sur des culs de lampe sculptés, les six quartiers rayonnants couvrant l’abside sont portés par des colonnettes adossées qui reçoivent également les retombées de formerets en arc brisé. Les moulures de toutes les nervures, qui se prolongent sur les colonnettes sans être interrompues par des chapiteaux selon une mode typique de la seconde moitié du XVe s. et du début du suivant, confèrent une grande élégance à ce petit édifice.

La chapelle ne possède pas de mobilier en dehors d’un vitrail du XIXe s. récemment acquis. La clef de voûte de l’abside est ornée d’un écu aux armes des Regnard, tandis que celle de la nef s’orne d’un motif losangé. Les vestiges d’une litre ceignent à l’extérieur le sommet des murs, tandis qu’à l’intérieur, des peintures très effacées représentent un Portement de croix et une Crucifixion.

La Sauvegarde de l’Art français a attribué en 2012 une aide de 5 000 € pour la clôture des ouvertures et les reprises de maçonnerie sur la façade ouest.

Monique Chatenet

 

Arch. dép. Loir-et-Cher, Chartrier de Rilly, F. 627-629, 634, 652 : Généalogie et documents concernant la famille Regnard.

DRAC Centre, Conservation régionale des Monuments historiques : Dossier de protection du manoir de Maré (rédacteur Fabienne Audebrand).

Fr. Lesueur, Les églises de Loir-et-Cher, Paris, 1969, p. 298-299.

Le projet en images