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L’église Saint-Germain, située au milieu du bourg, présente un caractère massif accentué par le passage en remblai de la route départementale sur la face nord. L’édifice fait apparaître trois époques de construction : au nord, l’imposant clocher carré de pierre couvert en pyramide remonte au XIIe siècle ; la nef, prolongée par un chœur au chevet plat, est couverte en bardeau avec charpente à poinçons et entraits, peut-être datée du XIVe siècle ; au nord et au sud ont été ajoutées, au début du XVIe s., deux vaisseaux latéraux,  chacun de deux travées,  formant un transept ouvert sur la nef par des arcs en tiers-point. Ces nefs sont voûtées d’ogives aux moulures prismatiques ; au sud,  l’ancienne chapelle seigneuriale a été réunie au bas-côté. La lourde silhouette du monument tient à ce que les nefs latérales ont été couvertes dans le prolongement du toit en tuile de la nef principale, contrairement à l’usage du Perche qui privilégie le couvrement de chaque travée des nefs latérales par des toitures séparées s’appuyant sur des pignons transversaux.

Le clocher présente deux étages terminés par une corniche à modillons ; il est épaulé par des contreforts plats en pierre blanche. Le dernier étage est percé de petites baies, ouvrant sur la chambre des cloches. Ce clocher comporte une salle basse carrée voûtée sur doubleaux,  retombant sur des chapiteaux à feuillage simple portés par des colonnettes engagées dans chaque angle. À l’est, une ouverture en arc brisé, aujourd’hui garnie d’un vitrail, débouchait sur une absidiole dont les arrachements étaient encore visibles avant les travaux de 1974. Ce clocher pourrait avoir été élevé vers 1190,  à l’époque où Hugues de Thagaric et son épouse Anne de Doncourt donnèrent la moitié de l’église de Préaux à l’hôtel-Dieu de Nogent- le- Rotrou. Ce seigneur de Préaux était passé en Angleterre, qualifié de sénéchal, s’occupant de la gestion des biens du comte du Perche, Geoffroy V et de sa femme Mathilde de Saxe, nièce de Richard Cœur de Lion.

La nef et le chœur forment un espace rectangulaire. La façade occidentale porte un bel enduit rosé. Elle est terminée avec surmonts et s’ouvre par une grande porte et une fenêtre remaniées au XIXe siècle.

Les principaux éléments du décor de l’église sont le maître-autel, avec un joli tabernacle en bois doré de la fin du XVIIe s.,  remonté en 1846 après l’exhaussement du chœur ; les autels des chapelles latérales sont dédiés à la Sainte Vierge et à sainte Madeleine. On y a replacé les sept statues datées du XVIe s. en pierre et terre cuite, qui étaient enfouies dans le remblai du clocher. À remarquer également la clef de voûte aux armes de France de la chapelle sud et, sur le mur, un dessin au crayon représentant certainement Pierre de Fontenay, sieur de la Reinière, enfant du pays qui dirigea activement la reprise en main du Perche au nom du roi Henri IV. On y voit la silhouette d’une ville avec un haut donjon qui pourrait être celui de Bellême, dont Fontenay était gouverneur. Un vitrail commémoratif de la guerre 1914-1918 est à relever.

Pour la réfection de la toiture l’église, la Sauvegarde de l’Art français a accordé un don de 34 000 € en 2009.

 

Philippe Siguret

 

 

Bibliographie :

 

Abbé Richet, Excursion dans le Perche …, Société historique de l’Orne, 1907, t. XXVI.

Ph. Siguret, Une représentation de la ville de Bellême …, Société historique de l’Orne, 1960, t. LXXVIII.

  1. Boisseau, Découvertes et restaurations à l’église de Préaux, Cahiers Percherons 1984-2.

 

 

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