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La chapelle Sainte-Philomène est mentionnée dès 1025 et 1060 dans le chartrier de l’abbaye Saint-Victor de Marseille. Dans une bulle datée du 18 juin 1135, le pape Innocent II confirma la dépendance de ce prieuré : il était alors connu sous la dénomination de Sancta Maria de Deisesa ou Descenza. L’établissement d’une vicairie, d’abord amovible, remonte à 1398 ; elle fut accordée par Pierre II, évêque de Toulon, à la requête du prieur du Puget, Gilbert de Ferratorio, chanoine du chapitre et, en 1586, elle fut érigée en vicairie perpétuelle. Ce sanctuaire desservait alors le Puget avec la chapelle Saint-Laurent, située dans le hameau de la Ruol, et l’église Saint-Sidoine, près du lieu-dit des Crottes. Cette chapelle a été ensuite placée sous le vocable de Saint-Jacques-le-Majeur. Sa dédicace à Sainte-Philomène ne remonte qu’au XIXe siècle. En 1913, elle a fait l’objet d’une restauration.

Située à l’écart de la commune actuelle, la chapelle domine la plaine. Le mot puget vient de puech, signifiant pic, puy ou colline. De fait, ce sanctuaire s’élève sur un mamelon, dans l’ancien village – ou « ville-haute » – demeuré le chef-lieu de la communauté jusque vers le milieu du XVIIe siècle. Les anciens historiens provençaux signalent d’ailleurs le castrum de Pugeto. Puis ce site a été abandonné au profit de la « ville-basse » : la chapelle Sainte-Philomène témoigne donc, avec quelques bâtisses en partie ruinées, de cette ancienne occupation. L’église est orientée ; son plan rectangulaire comprend trois nefs à deux travées couvertes d’une voûte en berceau. Des arcs brisés latéraux suggèrent des campagnes de modification et d’agrandissement de l’édifice au cours du Moyen Âge.

On accède à l’entrée, située sur la façade sud-est, par un haut perron latéral de treize marches ; le portail en plein cintre extradossé ouvre dans la nef sud. Les deux autres vaisseaux s’achèvent chacun par un chevet saillant voûté en cul-de-four, couvert de tuiles creuses et éclairé par une baie. Les vestiges d’une tour crénelée flanquent la façade sud-ouest de l’édifice. Le gros œuvre est réalisé en pierres de taille. La chapelle est couverte d’une terrasse dont l’angle sud-est est occupé par un édicule abritant le clocher ; il est ajouré de baies en plein cintre.

Un bénitier et une cuve baptismale en pierre composent l’essentiel du mobilier.

En août 2006, à la suite d’incendies de garrigues particulièrement meurtriers, ce sanctuaire a été dédié aux pompiers morts au feu.

La Sauvegarde de l’Art français a accordé en 2006 une aide de 10 000 € pour la réfection de la terrasse qui n’était plus étanche.

Jean-François Delmas

Le projet en images