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De fondation romane, dans un site mentionné dès 1220 sous le terme de Guiberti Villa, l’église de Quiberville, placée sous le vocable de Saint-Valery, a été profondément remaniée au XVIe s., comme le prouve une inscription commémorative rappelant la consécration de l’édifice le 5 avril 1521. Elle a connu, en outre, une importante campagne de travaux dans les années 1875, époque à laquelle il convient de situer le renouvellement d’une grande partie de son ameublement.

De plan rectangulaire, l’église comprend une nef étroite prolongée par un chœur légèrement plus large sur son côté nord et se termine par un chevet plat. Construite avec différents appareils – tuf, grès, calcaire à grains fins et silex – l’église a malheureusement, en plusieurs endroits de ses maçonneries, reçu un enduit au ciment avec faux joints marqués en creux. Sa toiture est d’ardoises et la différence d’élévation entre la charpente de la nef et celle du chœur traduit très vraisemblablement un agrandissement de cette dernière partie à une époque ultérieure. Un petit clocher d’ardoises édifié sur un beffroi de plan carré domine la façade occidentale ; il semble dater de la campagne de travaux de la fin du XIXe siècle.

Si l’église est percée de nombreuses baies sur sa face sud, ouvertures dont les profils très variés révèlent des interventions successives, pour la partie sud du chœur les deux ouvertures orientales remaniées pourraient avoir été originellement dessinées sur le modèle des deux ouvertures situées à l’ouest, qui sont plein cintre et dont le profil est de meilleure qualité. On remarquera le traitement particulier des façades occidentale et orientale: les murs-pignons découverts à rampants font saillie au-dessus des versants de la toiture. Tandis que la façade occidentale est percée d’une seule porte en plein cintre, le mur du chevet l’est d’une grande fenêtre rayonnante dont le profil a été remanié, comme en témoignent les vestiges du tracé originel dans la maçonnerie.

À l’intérieur, l’église est voûtée d’une charpente lambrissée à profil brisé dont les entraits ont été coupés, fragilisant ainsi la structure et provoquant un dévers des murs gouttereaux côté sud. L’église conserve un bel ensemble mobilier dont nombre d’éléments remontent au XIXe s., à l’exception d’une Vierge au croissant en bois doré ( XVIIIe s.), d’une Vierge de Douleurs en bois polychrome du XVIe s., de pierres tombales – celle de l’intérieur date de 1363, tandis qu’à l’extérieur est conservée une tombe de 1722 – . Une cuve baptismale octogonale date du XIIIe siècle.

Pour la rénovation complète de la charpente et de la couverture ainsi que pour la reprise des maçonneries, la Sauvegarde de l’Art français a octroyé une subvention de 22 867 € en 2002.

É. G.-C.

Le projet en images