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Quincerot est situé entre Montbard et Semur-en-Auxois, dans une vallée formant la limite ouest du département de la Côte-d’Or et de l’Yonne. Le village est cité dans les titres des abbayes de Flavigny en 1220 et de saint Andoche à Autun en 1246.

Quant à l’église Saint-Charles Borromée, c’est un bien grand mot pour désigner un édifice dont la taille s’apparente à celle d’une chapelle. C’est d’ailleurs sous cette appellation de « chapelle rurale » qu’elle est simplement citée par l’abbé Claude Courtépée, historiographe de la Bourgogne dans les années 1775  ou de « chapelle » par un autre prêtre, l’abbé Denizot, dans son encyclopédie de la Côte-d’Or à la fin du XIXe siècle.

Quincerot a formé une succursale de la paroisse du village voisin de Saint-Germain-lès-Senailly de 1776 jusqu’en 1905. Ce n’est qu’en 1913 qu’elle est érigée en paroisse et que la liquidation des biens de la fabrique est effectuée avec l’attribution d’une somme de 13 francs au profit de la communauté de Quincerot.

La chapelle est construite « a neufe », par l’architecte Claude Maincy, de Montbard, « sur un emplacement choisit par eux (curé, syndic, seigneur du lieu), situé vis à vis le château dudit Quincerot ». Les travaux sont achevés en 1773, comme l’indique le millésime gravé sur la clé de l’arc de la porte principale. Le devis stipule qu’elle sera recouverte de  laves, c’est-à-dire de pierres calcaires plates, mode de couverture très répandu jusqu’à la fin du XIXe s. en Bourgogne et réservé principalement aux édifices ruraux. La chapelle doit être voûtée en plein cintre « avec arc doublot». Mais la voûte s’écroule peu après sa construction et ne sera pas remplacée. Le mobilier est décrit dans l’article 13 du devis : « l’autel destinée pour la chapelle sera faitte a la Romaine peinte a huille deux couches et une couche de verni par-dessus balustre en bois de fuseaux tournés ». La lave est remplacée par de la tuile en 1839. On profite de ces travaux pour fournir un coq et munir la porte de nouvelles ferrures. Une cloche est fondue en 1842, sans réemploi de l’ancienne car, après analyses, « il s’avère qu’elle contient du zinc et du plomb qui la rend impropre à la refonte ». Des réparations sont effectuées en 1864 sous la direction de l’architecte Grosley à Semur-en-Auxois, puis en 1880, date à laquelle on procède au  « redallage » (sous-entendu du sol de la chapelle), au rehaussement de la porte, à l’enduit du plafond. En 1933, la tuile est remplacée par de l’ardoise du Maine-et-Loire, les chéneaux et descentes d’eaux pluviales, l’enduit du pignon et le plafond du chœur sont refaits.

L’église, située au centre du village, consiste en un bâtiment de plan massé, orienté, flanqué d’une tour de clocher, à laquelle on accède par un escalier extérieur, sur le pignon est. Un toit à deux versants couvre l’édifice, éclairé par des baies en arcs segmentaires. La porte principale, dans l’axe du pignon ouest, est prise dans une arcade en plein cintre, timbrée d’une clé.

L’intérieur de l’église, très dépouillé, abrite un premier espace réservé aux fidèles et un chœur liturgique. L’ensemble est couvert par un plafond. Le mobilier est formé pour l’essentiel d’une table d’autel à la romaine, avec gradins et tabernacle, en bois ciré, flanqué de deux statues d’art populaire représentant la Vierge à l’Enfant et saint Charles Borromée .

Pour la restauration des maçonneries extérieures, la réfection des rives de couverture et la clôture des baies du comble, la Sauvegarde de l’Art français a accordé 7 000 € en 2003.

B. S.

 

Bibliographie :

 Arch. dép. Côte-d’Or, C 1392 et sous-série 3 O.

Bibl. mun. Dijon, Mss : abbé J. Denizot, Encyclopédie du département de la Côte-d’Or, vol. 5.

Abbé Cl. Courtépée, Description générale et particulière du duché de Bourgogne, 2e éd., t. III, Dijon, 1847, p. 579. (Réimpr. avec préface et notes par P. Gras et J. Richard, Avallon, Paris, 1967.)

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