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L’église de Remilly-les-Pothées est placée sous le vocable de saint Martin. En 1177, Guillaume aux Blanches Mains, archevêque de Reims, en fit don à la collégiale Saint-Pierre de Mézières. L’édifice actuel a vraisemblablement été entièrement reconstruit par étapes successives au cours du XVIème siècle. Les guerres de Religion et les conflits entre le royaume de France et l’Empire, particulièrement violents dans cette partie des Ardennes, ne sont pas étrangers à l’aspect défensif de cette église. Remilly-les-Pothées est situé sur l’itinéraire balisé de la « Route des églises fortifiées de la Thiérache ardennaise ». Bâtie sur un terre-plein à flanc de coteau au cœur du village, cette église domine la vallée de l’Audry. Orienté, l’édifice se caractérise par un plan en croix latine. La nef unique de deux travées est prolongée par un chœur et une abside à pans coupés. Les bras du transept se composent d’une seule travée. Les angles du transept et du chevet sont contrebutés par des contreforts aménagés, peut-être, lors d’une campagne de consolidation de l’église en 1739, comme en témoigne une inscription. La tour-clocher massive et fortifiée est une haute construction surmontée à l’origine d’un lanternon et coiffée, aujourd’hui, d’un toit conique. Trois cordons rythment les trois niveaux en léger retrait successif de son élévation. Sa façade occidentale ne possède que deux ouvertures : une petite fenêtre au troisième niveau et un modeste portail de style classique. Des bouches-à-feu et des canonnières sont encore visibles sur son côté nord. La nef, le chœur, le transept et ses deux bras sont voûtés sur croisées d’ogives dont les nervures viennent en pénétration dans les piles ou colonnettes engagées sans chapiteau. Les voûtes de la croisée du transept, du bras nord du transept et du chœur sont ornées d’une clef pendante sculptée. La nef, le transept et le chevet sont percés de baies en arc brisé. Parmi les objets mobiliers de l’édifice, les fonts baptismaux du XIIème s., ornés de quatre têtes d’ange aux angles et d’animaux fantastiques, ont été classés en 1970. La Sauvegarde de l’Art Français a octroyé une aide de 120 000 F en 1995 pour la mise hors d’eau et la réfection de la charpente de la nef et du clocher.

J.-F. D.

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