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Église Saint-Jean-Baptiste. Cette modeste église, initialement dédiée à saint Pierre-ès-Liens, sise à la lisière sud du village, occupe l’angle nord-est d’un petit cimetière. Elle fut donnée par Sebrand Chabot, évêque de Limoges, aux Templiers qui la conservèrent de 1071 à 1198, puis elle passa, après 1314, aux Hospitaliers. Elle se compose en plan d’une abside semi-circulaire du XIIe s., reliée par deux ressauts ornés de minces colonnes engagées à une nef plus large, long vaisseau abondamment repris à l’époque classique et couvert au XIXe s. d’un berceau uni de brique enduite. L’intérieur de ce chœur est très dépouillé et n’est éclairé que par une fenêtre d’axe en plein cintre ; son cul-de-four enduit est souligné d’un bandeau. Les colonnes de l’arc triomphal reposent sur des bases formées d’un tore et d’un biseau légèrement concave. Des masques d’hommes et des volutes ornent leurs chapiteaux. La nef enduite est sans caractère. Des dalles de granit non jointoyées couvrent le sol.

Extérieurement, la baie d’axe est percée entre deux contreforts plats sous glacis, posés sur un soubassement semi-circulaire appareillé. Elle est encadrée par un tore en plein cintre sous archivolte reposant, par l’intermédiaire de deux petits chapiteaux, sur deux minces colonnettes de même diamètre, à la façon limousine, comme le cordon torique soulignant le court bahut surélevé qui porte la toiture en tuiles plates. L’appareillage de la partie surélevée présente une teinte légèrement différente de la construction d’origine. Le soubassement déchaussé laisse apparaître le moellon des fondations. La nef menaçait ruine en 1771, ainsi que le clocher. Elle fut ensuite largement reprise. Les murs d’appareil ont été anciennement remontés. Un enduit récent les recouvre, ce qui n’en facilite pas l’examen. Un clocheton quadrangulaire, sous petite flèche en bardeaux, coiffe la façade. Il a fait l’objet voici peu d’une restauration. Du côté sud, en hors œuvre entre nef et abside, a été construite une petite sacristie de plan carré.

Des traces d’un Christ en gloire peint entouré du Tétramorphe ont subsisté sur le cul-de-four. Un tabernacle à ailerons en bois doré a été séparé de l’autel qui le portait et posé sur un socle de pierre au droit de la baie romane. On conserve aussi dans l’église une statue de saint, ainsi qu’une Vierge à l’Enfant et un Christ en croix (cl. M.H.) tous trois en bois polychrome.

Pour la consolidation de la maçonnerie et de la charpente et la restauration de la couverture, la Sauvegarde de l’Art français a accordé un don de 5 000 € en 2012.

Pierre Dubourg-Noves

 

Bibliographie :

Abbé A. Lecler, « Accord passé entre l’évêché de Limoges et le précepteur de la milice du Temple, relativement aux chapelles des Templiers dans le diocèse de Limoges, 23 juin 1282 », Bulletin de la Société archéologique et historique du Limousin, t. 54, 1904, p. 493-503, aux p. 497-498.

L. Lacrocq, Les églises de France. Creuse, Paris, 1934.

A. Mingaud, Églises de la Creuse, 87260 Saint-Paul, 2006, p. 194.

P. Trapon, architecte du patrimoine, Notice de présentation, 2011.

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