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La paroisse de La Roche-Vaneau relevait de l’abbé de Saint-Seine. L’église Saint-Martin est implantée sur le côté nord d’un vallon, au centre du village. Elle est encore entourée d’un cimetière.
D’après des études archéologiques anciennes, le massif supportant la tour de clocher et la nef dateraient du XIIIe s. (avec une charpente du XVIe s.), le chœur, du XVe s. avec chapelle seigneuriale, fondée en 1629 par Michel de la Tour de Pibrac, dans laquelle une sacristie a été aménagée au XIXe s.

Le plan, orienté, en croix latine, comprend une nef, sur laquelle est greffée, côté sud, une petite chapelle seigneuriale, dite des Champy. La nef se prolonge par une travée sous clocher flanquée de deux chapelles et par un chœur de deux travées, à chevet plat. Sur la seconde travée du choeur s’ouvre la sacristie.
En élévation, la nef est couverte d’une charpente à chevrons portant fermes lambrissés et entraits apparents moulurés, la travée sous clocher par une voûte annulaire, les chapelles par des voûtes en berceau plein cintre transversaux. Le couvrement du chœur est formé de deux travées de voûtes sur croisées d’ogives, à nervures moulurées retombant sur des colonnettes engagées et à chapiteaux géométriques, séparées par un arc brisé. Une armoire eucharistique est placée dans le mur du côté de l’épître. Cette imposante réserve, une des plus grandes de ce genre en Bourgogne, est surmontée d’un arc en accolade à trois ressauts, encadré de moulures à bases prismatiques ; elle est fermée par deux portes avec ferrures, à panneaux sculptés. Sous le linteau, le monogramme du Christ est entouré de feuillages.
À droite du chœur, une porte à deux vantaux et tympan de menuiserie prise dans une ouverture en plein cintre, ornée d’une clé et d’impostes en pointes de diamant, communique avec la sacristie. Les baies sont de diverses formes, reflétant les étapes de la construction de l’édifice : petites et en plein cintre, d’époque romane, côté nord de la nef, plus larges et en plein cintre également, côté sud de la nef, pour la période classique, en arc brisé, à remplages, à réseau, ou à couvrement tréflé, pour la période gothique. Certaines de ces baies sont encore ornées de vitraux du XVIe siècle. Ainsi, dans la chapelle des Champy, on distingue une scène biblique très effacée, comprenant une Nativité, une Annonce aux Bergers, une Adoration des Mages, une Présentation au Temple, ainsi que le donateur, Guillaume Poinçot, et son saint patron. Ce vitrail, daté des années 1500-1510, a été classé MH en 1910 et restauré en 1937. Dans la baie axiale du chœur est représentée la Crucifixion, accompagnée des donateurs, Guy de La Baume et Jeanne de Longvy, dont les visages ont été effacés pendant la Révolution, et de leurs saints patrons, dont saint Jean, sur un fond de paysage, le tout accompagné d’armoiries. Ce vitrail a été classé MH en 1902.

Les murs sont couverts de plusieurs couches de badigeon, qui laissent entrevoir des croix de consécration et des décors peints à fausse coupe de pierre. On notera aussi la présence de peintures murales à droite de l’arc de la nef qui communique avec la travée sous clocher, représentant sainte Marguerite dans un paysage et une vue d’architecture intégrant un Christ de pitié en ronde-bosse.
La porte d’entrée de la nef, côté ouest, est abritée par un porche sous lequel a été placée l’ancienne cuve baptismale, en pierre calcaire octogonale ornée de figures. Cette porte est couverte par un linteau supporté par des coussinets pris sous un arc brisé. Une seconde porte est pratiquée du côté sud, à côté de laquelle une niche à tablette moulurée et écussonnée abritait la Pietà actuellement déposée dans la nef. L’édifice est épaulé de contreforts et dominé par une tour de clocher supportant une flèche pyramidale en tuf, flanquée de mitres.

L’église abrite en outre une statuaire de qualité dont sainte Anne et la Vierge, une Pietà, de l’École bourguignonne, de la fin du XVe siècle.
Pour procéder à la réfection des étanchéités et à la révision des couvertures, la Sauvegarde de l’Art français a accordé un don de 20 000 € en 2008.

Bernard Sonnet

 

Le projet en images