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La construction de l’ÉGLISE PAROISSIALE SAINT-ARIGE consacre le glissement progressif du village d’une rive à l’autre de la rivière l’Estéron : ce qui n’était qu’un faubourg devient le centre de la commune. Cet édifice est bien documenté : il est dû à l’initiative de l’évêque de Glandèves, et à la maîtrise d’œuvre de l’architecte niçois Antoine Spinelli, entre 1735 et 1754 ; on dit que les villageois ont participé à l’entreprise, les matériaux utilisés, des moellons, n’exigeant pas le recours à des ouvriers spécialisés.

 Du plan rectangulaire ne saillent que le clocher et la sacristie, qui cantonnent un chœur pentagonal et peu profond. La nef unique ne compte que trois travées. La façade est, elle aussi, très simple ; s’en détache le portail à bossages, qui a perdu une partie des reliefs timbrant autrefois le cintre de son arc surbaissé ; des tracés en creux dans l’enduit et des traces de polychromie témoignent d’un état ancien plus orné.

Lorsque l’on pénètre dans l’église, on éprouve, grâce à sa largeur et à ses voûtes à pénétrations, une impression d’espace ; le choix d’un chœur de même largeur que la nef et la faible profondeur des arcs tenant lieu de chapelles latérales, contribuent grandement à unifier le volume. Le décor intérieur en stuc, très homogène, parachève la cohérence de l’ensemble. Non seulement il souligne les articulations de l’architecture, moulures, corniches, chapiteaux, mais aussi il se substitue aux cadres des tableaux, entourant ceux qui surmontent les autels latéraux d’une sorte de retable en gypserie. Il est probable que les artisans qui ont réalisé ce décor venaient du Piémont voisin, où la maîtrise de cette technique et le style baroquisant ont fleuri sur une très longue période.

Le flanc nord de l’église, ancré dans la pente naturelle et contrebuté par le clocher, ne présente pas de caractère d’instabilité. Au contraire, côté sud, le terrain, insuffisamment conforté par les murs de soutènement de l’ancien cimetière, entraîne des désordres dans la maçonnerie. Alertée par des fissures atteignant l’abside à travers la sacristie accolée, la mairie propriétaire a décidé d’agir. L’étude de diagnostic, effectuée en 2011, a montré l’importance de la charge pesant sur les pilastres, qui concentrent les contraintes de la voûte surbaissée et de la charpente. Les travaux, confiés à l’architecte Luc Tissot sous la maîtrise d’ouvrage déléguée de la communauté de communes de la vallée de l’Estéron (devenue CC Alpes d’Azur), ont concerné l’extérieur de l’église : restauration de la toiture, de la façade ouest, du clocher, reprises structurelles du mur sud et du chevet, assainissement du mur nord. La Sauvegarde de l’Art français a participé, pour 27 000 €, aux travaux en 2012 et 2013. Pour l’ensemble de cette restauration, la commune a reçu, en 2016, le prix départemental des Rubans du patrimoine.

Marie-Claude Leonelli

 

L. Thévenon, « Le patrimoine religieux de la vallée de l’Estéron », Nice historique, n° 531, 2008, p. 340-398 (voir p. 350-351).

Le projet en images