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L’ancien prieuré clunisien de Saint-André de Rosans, fondé en 988, est un monument insigne de l’art roman provençal. De l’église ne subsistent que les murs goutterots, encore imposants, de la nef du xiie s., dont la voûte s’est effondrée et les ruines du chevet du xie s., dégagées, ainsi que son admirable pavé de mosaïques, au cours de fouilles menées de 1984 à 1988 par Jean Ulysse, à l’instigation de l’Association de Sauvegarde du patrimoine du pays du Buech et des Baronnies. Le cloître, également dévasté par les bandes de Dupuy-Montbrun en 1574 n’existe plus. La vente de l’ensemble comme bien national à la Révolution paracheva l’œuvre de destruction.Cependant, le réfectoire, long vaisseau voûté en berceau, fut transformé en église paroissiale depuis 1649.Une partie de l’aile occidentale (communs et cellier) réutilisée comme école et comme four communal, a aussi survécu. Un inventaire du mobilier au début du xvie s. indique quelle était alors l’utilisation de ces pièces, du sud au nord : « chambre près de la cuisine, paneterie, étable des mulets, cellier ». Le cellier offre un vaisseau aux murs épais éclairé par des sortes de meurtrières vers l’ouest et couvert par une voûte en berceau brisé. On peut le dater du xiiie s. et le comparer aux celliers des abbayes de Lure et du Thoronet. Le réfectoire et le cellier étaient seulement inscrits.En raison de l’urgence des travaux de protection et de l’intérêt de ces témoins d’un ensemble exceptionnel, la Sauvegarde de l’Art français a accordé 40 000 F (comité du 30 avril 1987) pour la mise hors d’eau de ces bâtiments, qui ont entre-temps été classés monuments historiques.

J. T.

 

BIBLIOGRAPHIE. – Divers, « Saint André de Rosans, millénaire de la fondation du prieuré (988-1988). Actes du colloque 13 au 14 mai 1988 » numéro spécial du Bull. de la Société d’Études des Hautes-Alpes, Gap, 1989, notamment p. 157-172 par Arlette Playoust (on y trouve toute la bibliographie antérieure).

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