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Église Saint-Michel. Les communes de Saint-Ange et Torçay ont été réunies en 1790. L’absence d’archives anciennes explique les interprétations très diverses qui ont cherché à rendre compte de l’origine de l’église actuelle. Pour E. Lefèvre, Saint-Ange devrait son nom à un prieuré disparu dépendant de l’abbaye Saint-Laumer de Blois, tandis que l’église paroissiale de Torçay aurait été détruite lors des guerres de Religion ; Jacques Lacour avance d’autres hypothèses. L’église actuelle s’élève au dessus de la vallée de la Blaise, dont le cours alimentait jadis des moulins à eau. Le cimetière a été déplacé depuis de nombreuses années, à mi-pente de l’autre côté de la rivière. Le volume très allongé de la nef est prolongé par un chœur profond, de même largeur, et par une abside à trois pans. Une sacristie a été construite au XIXe s. à l’est. Le chœur et l’abside semblent dater de la fin du XVIe ou du début du XVIIe s. ; la nef, dont les percements inégaux paraissent anciens, date peut-être du XIVe s., mais a fait l’objet de remaniements au XVIIe et au XVIIIe siècle.
Un petit clocher de charpente s’élève à l’ouest. Si les ouvertures de la nef sont relativement étroites, en revanche celles du chœur et de l’abside sont des fenêtres de type flamboyant. Le chœur est épaulé de contreforts, bien que le volume intérieur ne soit pas voûté. La corniche en brique est récente.
Nous savons, grâce à Jacques Lacour qui a publié les délibérations du conseil de fabrique pour l’aménagement intérieur de l’église, qu’en 1787 le chœur et l’abside étaient séparés de la nef par une clôture de bois, supprimée au siècle suivant, et que les murs étaient peints « en couleur de pierre de Saint-Leu pour imiter la pierre de taille en architecture ».
L’église est couverte d’une voûte lambrissée avec couvre-joints. Le retable de l’autel majeur se compose de trois volets sommés d’un triangle dans la partie centrale, orné de Dieu le Père bénissant, les panneaux latéraux sont coiffés par une galerie cantonnée de pots à feu. Deux niches abritent des statues rapportées, un saint Michel terrassant le dragon et un saint évêque. Les autels étaient peints à la fin du XVIIIe s. en blanc avec des rechampis jaunes, « le plus approchant de l’or », les textes confirmant ainsi le goût pour le blanc et or du règne de Louis XVI. Au-dessus de l’autel majeur, a été placée une peinture représentant la Cène (il y avait autrefois les Pèlerins d’Emmaüs).
De cette réorganisation datent également les bancs clos qui ont été soigneusement réparés et les lambris d’appui qui tapissent les parois latérales du chœur. Au XIXe s., la séparation entre nef et chœur a été remplacée par un arc en fer forgé, la clôture ancienne a été utilisée dans la tribune placée au revers du mur occidental. Derrière l’autel, sur la portion du mur nord de l’abside, a été mise au jour au cours des travaux récents une grande figure peinte qui serait un saint Michel.
Dans la nef, une grande toile, en très mauvais état de conservation, représente l’ange Gabriel.
Au cours des travaux qui viennent de s’achever, la voûte lambrissée en très mauvais état a été entièrement refaite, les lambris complétés et réparés. De nombreux meneaux des vitraux du chœur ont dû être repris et des réseaux en grisailles placés dans les fenêtres ; un fragment ancien d’un saint Michel a pu être ainsi agréablement réinséré. L’ensemble est de grande qualité. La Sauvegarde de l’Art français a accordé en 2005 pour cette restauration une aide de 10 000 €.

Françoise Bercé

Bibliographie :
Étude préalable de Michel Jubert, architecte DPLG (†) et Régis Martin, ACMH.
E. Lefèvre, « Saint-Ange et Torçay », Annuaire d’Eure-et-Loir, Chartres, 1849, p. 215-216.
J. Lacour, « St-Ange-et-Torçay », Bulletin de la Société archéologique d’Eure-et-Loir, n° 21, 1989, p. 19.

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