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Le village de Saint-Christophe-Dodinicourt est situé dans le parc naturel de la forêt d’Orient, le long de la voie romaine de Langres à Châlons. Au sud, une autre voie romaine reliait Troyes à Montier-en-Der. Le village, dénommé  Saint-Christophe-Dodinicourt en 1919 seulement, existait dès le IXe s. sous le nom de dodiniaca curtis, mais celui de Sancta Christophus apparaît  déjà en 1027 dans un cartulaire de Montier-en-Der.

L’église placée sous le vocable de saint Christophe a d’abord dépendu de la paroisse de Neuville, puis à la disparition de celle-ci, sans doute vers la fin du XIIIe s., elle devient succursale de Lassicourt, diocèse de Troyes, doyenné de Brienne. Elle fait l’objet d’un pèlerinage régulier le quatrième dimanche de juillet. Ce modeste édifice en partie roman est à nef unique de 17 m de long sur 8 m de large. À l’est est venue s’accoler, peut-être au XVIIIe s., une petite sacristie.

La nef est précédée par un petit porche greffé sur le haut pignon ouest aveugle épaulé par deux contreforts d’angle. Elle est éclairée par deux fenêtres en plein cintre, fortement ébrasées à l’intérieur, et surmontée d’un clocher de l’époque classique . Deux contreforts séparent la nef du chœur qui est aussi épaulé par deux contreforts en forte saillie. L’intérieur, privé de ses enduits, laisse voir les moellons du chœur et l’appareil de pierre irrégulier de la nef. L’ensemble est couvert d’un plafond moderne en plâtre.

L’intérêt de cet édifice réside dans sa charpente qui a conservé sa structure d’origine homogène, comme l’indiquent les marques d’assemblage qui se suivent d’une façon logique selon une disposition qui, si elle apparaît dès le XIIIe s. dans les  grands édifices gothiques à charpentes lambrissées, ne se développe véritablement qu’à partir du XVe siècle. On peut donc penser, étant donné le grand nombre de charpentes lambrissées des XVe et XVIe s. existant dans la région, que celle de Saint-Christophe-Dodinicourt fait partie de cette famille et daterait plutôt du XVe que du XIIe siècle.

Pour aider à la restauration de la charpente et de la couverture et à la restitution d’un plafond la Sauvegarde de l’Art français a accordé en 2001 une subvention de 12 196 €.   

J. M.

 

Bibliographie :

H. d’Arbois de Jubainville, Répertoire archéologique du département de l’Aube, Paris, 1861, p. 48.

H. Roserot, Dictionnaire historique de la Champagne méridionale (Aube), des origines à 1790, t. III, Troyes, 1948, p. 1346-1347.

P. Hoffsummer (dir.), Les charpentes du XIe au XIXe siècle, typologie en France du nord et en Belgique, Paris, 2001, p. 176-177, 210-211.

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