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Chapelle Saint-Jean-Baptiste de la commanderie de l’Hôpital. Cet édifice de plan rectangulaire (12 x 5 m) est une ancienne chapelle de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem – aujourd’hui mieux connu sous le nom d’ordre de Malte.

Le château et la chapelle de l’hôpital de Chamfranchesse appartenaient, jusqu’à la Révolution, à la commanderie de Carlat (Cantal, arrondissement d’Aurillac, canton de Vic-sur-Cère), de l’ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem. A partir de 1468, les commandeurs de Carlat firent du château de Chamfranchesse leur résidence ordinaire, même si Carlat demeurait toujours le chef-lieu de la commanderie. Le château forme aujourd’hui un haut corps de logis, desservi par un escalier dans sa tour ronde accolée à la façade.

En 1645, le château et l’église sont inspectés par trois visiteurs de l’Ordre. Martin Meynial, le chapelain, leur montre un tabernacle fermant à clef et peint, une image de saint Jean-Baptiste aussi peinte toute à neuf. La porte de la chapelle vient d’être refaite à neuf. Le chapelain n’administre alors aucun sacrement, si ce n’est pour les domestiques de la maison ; il célèbre la messe tous les dimanches et fêtes.

La visite « d’améliorissement » de 1695 est plus explicite encore. La chapelle venait d’être entièrement rénovée, voire reconstruite, par le maître charpentier Delpuech, de Saint-Christophe-les-Gorges (Cantal, arrondissement de Mauriac, canton de Pleaux), aux frais du commandeur de Fougières dont il avait reçu 120 livres « pour avoir remis de l’ordre à la chapelle dudit hospital qui était lors abattue et menaçoit ruine, ayant aussi ledit Delpuech fait bastir les murailles de ladite chapelle, ou la plus grande partie, a chaux et a sable ». Les visiteurs de 1695 nous donnent une idée du mobilier. Le bénitier, à l’entrée de la chapelle, est surmonté d’une petite tribune appuyée sur des piliers de bois, qui sera refaite peu avant 1733. Le tabernacle contient, outre le Saint-Sacrement, des reliques de saint Jean-Baptiste, de saint Jean l’Évangéliste et de sainte Barbe (en 1737, les visiteurs y trouveront en sus des reliques de sainte Anne, sainte Ursule, saint Clément et sainte Auréliane). Les visiteurs voient des images de saint Jean-Baptiste, de Notre-Dame de Pitié et de sainte Barbe (la visite de 1737 précise que la statue de la Vierge est au-dessus du tabernacle, sainte Barbe à droite et saint Jean à gauche). Du côté de l’Évangile se trouve le banc du seigneur commandeur fermé d’une balustrade et au-dessus une lampe de fer blanc. La chapelle est pavée de pierres de taille ; elle a un petit clocher garni de deux petites cloches – que les propriétaires actuels ont le projet de réédifier à terme.

La visite de 1737 nous apprend que la baie, encore visible au-dessus de la porte d’entrée, était alors « grillée et vitrée a neuf ». Une baie identique perce façon symétrique le mur de l’abside ; en 1737, elle venait d’être « vitrée a neuf aux frais du moderne [actuel] commandeur ».

Les propriétaires de cet édifice non protégé, presque entièrement reconstruit à la fin du XVIIe s. et qui a longtemps servi de bâtiment agricole sans être trop dénaturé, ont soin de le faire restaurer progressivement, non sans y permettre aux archéologues d’y mener des fouilles.

L’église du village de l’Hôpital, affectée au service paroissial, porte aussi le vocable de Saint-Jean

Pour la réfection du toit en lauzes, la Sauvegarde de l’Art français  a accordé un don de 2.000 € en 2009.

[Je remercie vivement Lucien Gerbeau, membre de la société de l’histoire et du patrimoine de l’ordre de Malte, de m’avoir autorisé à reproduire, dans la présente notice, les extraits significatifs de son excellent article].

 

 

 

Édouard Bouyé

 

 

 

 

 

Bibliographie :

 

  1. Gerbeau, « Les bâtiments de la commanderie de Carlat aux XVIIe et XVIIIe siècle », Revue de la Haute-Auvergne, 2000, p. 181-229

 

Le projet en images