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La chapelle Saint-Ouen de Saint-Clémentin est située à l’écart du bourg et de l’église paroissiale, mais non loin de la chapelle des Rosiers, qui eut une grande importance dans l’histoire de la paroisse. C’est un édifice de structure et de décoration fort simples. Cette petite chapelle du XIIème s., reprise au XVIIIème s. (comme l’indique   un chronogramme   à  l’intérieur),   est de plan presque carré, puisqu’elle est longue de 7,15 met large de 6,50 m. Elle est construite en petit appareil irrégulier et chaînage d’angle. Le granit rappelle au visiteur que Saint-Clémentin, au nord des Deux-Sèvres, est situé dans la Gâtine poitevine, pays de bocage, de fougère et de foi. La chapelle est voûtée d’une charpente et couverte de tuiles creuses. Les murs latéraux ne présentent aucune ouverture. La porte de la façade, en ogive, est flanquée de deux soupiraux carrés ébrasés. Le mur de façade est sommé d’un petit campanile, sans cloche mais portant une croix, entièrement repris lors des travaux récents. Le mur du chevet est également surmonté d’une croisette de pierre. L’autel, au fond, flanqué de deux baies ébrasées en berceau, est en bois peint du début du XIXème siècle. Une excavation est ménagée dans le flanc gauche de l’autel ; une statue polychrome du saint se tient à droite  de cette cavité. Au-dessus du tabernacle, une niche, aujourd’hui vide, devait être utilisée à l’époque des autels précédents. Les murs intérieurs sont couverts d’un enduit rose.

Saint Ouen, évêque de Rouen à partir de 640, référendaire de Dagobert 1er et de Clovis II, mourut le 24 août 683 ; il est d’ailleurs fêté à cette date. La première mention de la chapelle Saint-Ouen figure dans une bulle de 1186 : le pape Urbain III confirme à l’abbaye Saint-Florent de Saumur la possession de diverses églises et chapelles, dont « l’église Saint­ Clément avec les chapelles Notre-Dame (…) et Saine-Ouen ». Le 14 septembre 1583, Henri III crée par lettres patentes une troisième foire à Saint-Clémentin pour le 24 août, jour de la fête du saint.  Moisgars, avocat  et feudiste à Mortagne,  écrivant à Jouyneau des Loges, dans une lettre publiée dans les Affiches du Poitou en 1779, parle « de la chapelle de Saint­Ouin, où on va en dévotion le  jour du  patron ».  Au début  du XXe s., le culte de saint Ouen, réputé guérir la surdité, était toujours en honneur. Les sourds mettaient leur tête dans l’excavation de l’autel et faisaient brûler un cierge en l’honneur du saint.

Pour la réfection des toitures, de la charpente et des maçonneries extérieures, la Sauvegarde de l’Art Français a accordé en 1997 une subvention de 40 000 F.

E . B

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