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Comme c’est le cas de nombreuses églises de la Sarthe, les origines de la paroisse sont anciennes et remonteraient au XIe siècle. La première mention relevée dans le Dictionnaire topographique d’Eugène Vallée, se situe entre 1097 et 1100. En 1233, il est fait mention de la dîme de Saint-Denis, mais c’est en 1405, seulement, qu’une église est nommément désignée (ecclesia sancti dionisii de coudretis). Le nom de certains desservants est connu depuis cette date, puis sans discontinuer, après 1452. Un nouveau chœur fut ajouté au XVIe s., une sacristie en 1780, et le clocher semble également dater du XVIIIe siècle. La paroisse s’est développée de part et d’autre de la vallée de la Charonne, en limite du territoire de Tuffé, qui relevait sous l’Ancien Régime de la baronnie de Saint-Hilaire-le-Lierru. L’église fut mise en vente en 1793 et achetée en 1796 ; cependant les héritiers de l’acheteur en abandonnèrent la propriété à la commune en 1807.

Quelques travaux ont été effectués dans la première moitié du XIXe s. : réfections apportées à la charpente de l’église et à sa couverture en ardoises, et destruction du porche, ou « ballet », de la porte principale.

C’est en 1875 que fut décidée une restauration d’envergure confiée à l’architecte Pascal Vérité, auteur de lourdes interventions dans le département. Il fit refaire le mur pignon occidental et procéda à un « nettoyage » des maçonneries extérieures. L’intervention porta surtout sur la présentation intérieure de l’église, réfection des lambris, suppression de la balustrade, reprise du carrelage.

Le fonds documentaire de l’historien Cordonnier-Detrie permet de constater la disparition des deux autres « ballets », au-dessus des portes latérales, et celle des sculptures qui ornaient la base des rampants du pignon est du chœur, ainsi que de la croix qui le sommait.

L’église aujourd’hui se compose de trois volumes décroissants, la nef étant prolongée par un chœur plus étroit, à chevet plat, puis par une étroite sacristie. L’édifice est construit en moellons de silex et en grès. Le soubassement des murs est actuellement cimenté. Les encadrements des baies sont en pierre de taille calcaire, à l’exception de ceux de l’oculus à l’ouest et de la porte sud de la sacristie, qui sont en brique. Deux pignons sont terminés par des chevronnières en pierre de taille, ornées de sculptures.

À l’intérieur de l’église, l’autel majeur s’insère dans un retable en pierre. Celui-ci fut surmonté d’un mur en brique, qui sépare le chœur du « revestiaire », espace souvent utilisé comme sacristie, auquel on accède par deux portes situées de part et d’autre de l’autel majeur. Ce « retable » de dessin néoclassique est peint. Il est accompagné d’une statue du XVe s. de saint Pierre et d’une sainte Barbe du XVIIe siècle. Ces statues ont été malheureusement badigeonnées en gris au XIXe siècle. Deux autels latéraux en bois peint, peut-être du XVIIIe s., ont été ornés ultérieurement de deux peintures dédiées au Sacré-Cœur de Marie et à saint Pierre (1901). Lors de la mise au goût du jour des années 60, « de nombreux objets du culte, des vêtements sacerdotaux, des ornements liturgiques, des livres, ont disparu » (dossier constitué par l’architecte du Patrimoine, chargé des travaux).

Les travaux, auxquels la Sauvegarde de l’Art français a participé par une aide de 10 000 € en 2012, portaient sur la restauration du clocher et les toitures de la nef et du chœur.

Françoise Bercé

Le projet en images