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Aujourd’hui église paroissiale, dédiée à saint Georges, dans un petit village qui en a pris le nom, c’était jadis un prieuré-cure relevant de l’abbaye de Saint-Séverin, qui dépendait du diocèse de Poitiers. Elle comporte deux parties bien distinctes : une nef-salle rectangulaire dont l’origine remonte au début du XIe siècle. Son mur sud, en partie remonté anciennement, a conservé de cette première église une petite fenêtre caractéristique, dont le cintre, creusé dans un linteau échancré, est entouré de faux claveaux gravés. Le mur nord, bâti ou repris à une période un peu moins ancienne, est éclairé par trois meurtrières cintrées, séparées par des contreforts minces terminés en pyramidion. Ils ont été plus tard détruits, mais on en voit des vestiges reconnaissables. Ce mur porte intérieurement, au voisinage du transept, une arcade aveugle sans décor. La façade nue n’est percée que d’une porte rectangulaire, sous un linteau soutenu par des corbeaux, disposition sévère dont il n’est pas assuré qu’elle soit d’origine.
Au centre du transept s’élance un haut clocher carré roman, ou de tradition romane, à une seule baie cintrée par face sous un pyramidion d’ardoise.
 l’intérieur, un grand arc en plein cintre sur dosserets ouvre sur un transept et un chœur du commencement du XIIe siècle. Ce transept, d’un plan original, comporte une première travée barlongue courte sous berceau en plein cintre, encadrée de part et d’autre par une petite travée carrée de collatéraux sous un demi-berceau orienté vers l’est, qu’éclaire une étroite fenêtre au milieu des gouttereaux nord et sud. Deux piles carrées, cantonnées d’une colonne engagée à chapiteaux nus sur chaque face, séparent cette première travée d’une deuxième, de plan carré, couverte d’une coupole sur pendentifs, qui s’insèrent sans gauchir dans les angles à double rouleau des grands arcs. De chaque côté, la travée des collatéraux est couverte de courts berceaux dont les doubleaux sont reçus, par des colonnes engagées sur dosseret. Chacune de ces travées se termine à l’est par une absidiole, tandis que le chœur, lui aussi couvert d’un berceau, est séparé par un léger ressaut de l’abside, légèrement plus étroite et voûtée en cul-de-four. La sévérité et l’élégance de cette architecture de proportions réduites, s’apparentent à celles d’autres églises romanes rurales du Ruffecois, en beau calcaire dur, sans décor, dont les chapiteaux nus sont ornés aux angles d’un décor de boules.
La nef est couverte d’un plafond plat qui a remplacé l’ancien lambris.
Le rétablissement des couvertures en lauzes, lors de la restauration récente de l’édifice, souligne son caractère à la fois rustique et racé. Mais on se demande pourquoi on a recouvert en tuiles les seules absidioles…
La Sauvegarde de l’Art français a participé à la restauration extérieure de l’église, hors abside, en accordant 15 000 € en 2004.
Pierre Dubourg-Noves

Bibliographie :
Abbé J. Nanglard, Pouillé historique du diocèse d’Angoulême, Angoulême, t. III, 1900, p. 225, t. IV, 1903, p. 563.
J. George, Les églises de France. Charente, Paris, 1933, p. 238-239.

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