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Le village de Saint-Justin s’inscrit dans un paysage landais caractérisé par un habitat dispersé : on compte en effet plusieurs hameaux sur la commune et quatre édifices religieux La paroisse est  citée pour la première fois en 1335 ; autrefois indépendante, elle fut réunie à Saint-Justin en 1815. L’église de Saint-Martin de Noët était jadis entourée de son cimetière, dont le système défensif, assez exceptionnel, est visible sur certains murs, encore percés de meurtrières. La silhouette de l’église est dominée par un clocher carré relativement élevé, fortifié au cours du XIVe siècle : il a sans doute servi de refuge lors des conflits nombreux dans cette région au XVIe s., notamment en 1569 lors du passage des troupes protestantes de Thoiras, père ou parent du fameux maréchal de Thoiras qui joua, dans l’autre camp, un rôle essentiel pour la défense de l’île de Ré sous Louis XIII.

De plan fort simple, l’église se compose d’une nef de deux travées, prolongée par un chœur à chevet droit et flanquée au sud d’un bas-côté. L’église est précédée à l’ouest par un porche profond. L’ancien presbytère, situé au sud du porche, est aujourd’hui propriété privée. On note à l’est une sacristie, accolée à l’église en 1880 : sa construction est due aux dons de la famille de Nouaillan pour redonner son usage à la chapelle seigneuriale située dans l’angle sud-est du chœur. Jusqu’à cette date, en effet, elle faisait office de sacristie.

Deux puissants contreforts contrebutent à l’ouest les poussées de la tour-porche : celui du  nord a été englobé dans la maçonnerie du porche, peut-être en 1764, date portée sur une pierre de façade. Les fenêtres de l’église en arc brisé sont tardives. Le nef a été voûtée au XVIIIe s., au moment où était construit le bas-côté sud. Le chœur est voûté sur croisée d’ogives, deux arcs retombent sur des culots sculptés, le voûtement pourrait dater du XVe siècle. Un beau retable à colonnes torses (1713), dû au sculpteur Floché, de Mont-de-Marsan, orne l’autel majeur. Une grande statue de saint Martin a été posée au-dessus du retable, tandis qu’à droite et à gauche de la partie centrale ont été placées les statues des saints Pierre et Paul.  La voûte de la chapelle seigneuriale est ornée d’une sculpture rustique représentant le saint patron bénissant.

Lors de travaux de confortation conduits dans les années 1930, on a pu constater que les voûtes du XVe s. étaient construites en maçonnerie non appareillée de vingt centimètres d’épaisseur, « faite grossièrement avec une importante proportion de mortier de mauvaise qualité ».  Le clocher est malheureusement construit de la même manière.

La Sauvegarde de l’Art français a accordé en 2004 une aide de 2 000 € pour la consolidation du contrefort et du mur nord de l’édifice.

Françoise Bercé

Le projet en images