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Au début du XIe s., Robert le Pieux fait construire dans l’enclos de son château fort dominant Saint-Léger, en forêt d’Yveline, une église dédiée à saint Jean-Baptiste. Un concile s’y tient en 1200 et, peu après, Philippe-Auguste cède la châtellenie au comte Amicis de Montfort ; l’édifice est alors reconstruit. Bien plus tard, par le mariage d’Anne de Bretagne et de Louis XII, Saint-Léger réintègre  le domaine royal. En 1548, Henri II commande à Philibert de l’Orme la construction d’une nouvelle demeure sur la terrasse de l’ancien château ruiné, mais l’église médiévale est conservée sur son étroite terrasse entre château et village ; elle est même partiellement reconstruite, en conservant son architecture rurale faite de moellons de meulière, de tuiles plates et de corps simples raidis de contreforts. L’influence de l’art savant ne se manifeste qu’au XIXe s. avec le goût des fenêtres régulières, des fausses voûtes en plâtre et des enduits intérieurs imitant la pierre en grand appareil.

Sur le flanc droit, le clocher carré est une belle construction du XIIIe s., assez élevé, sans contreforts, coiffé d’un toit en bâtière couvert de tuiles. Un escalier en vis demi hors-œuvre mène à la chambre des cloches éclairée de hautes ouvertures jumelées en lancettes. La chapelle sous clocher a reçu son symétrique au nord pour simuler une sorte de transept. Nef et chœur forment un large vaisseau unique, terminé par un chevet plat repercé à la fin du XIXe s. de trois baies d’égale hauteur en lieu et place du triplet qui orne habituellement les chevets plats d’Île-de-France. La charpente de la nef et du chœur était à l’origine doublée par un lambris de couvrement présentant une forme en berceau qui laissait apparents les entraits, poinçons et sablières soigneusement équarris et moulurés. Son remplacement par une fausse voûte en plâtre s’inscrit dans une vaste campagne d’embellissements de la fin du XIXe s. qui, outre le porche en bois ajouté devant la façade ouest, a surtout affecté l’aspect intérieur de l’édifice. La pose d’une fausse voûte en plâtre – qui a nécessité la suppression de deux fermes – était associée à une recherche de luminosité qui passait également par la multiplication des baies et la mise en peinture claire des murs.

Les travaux récents ont permis un assainissement général de l’édifice et la restitution à l’identique du couvrement lambrissé en bardeaux de châtaignier et couvre-joints plats. Les traces de clouage sur la charpente ont même permis de connaître le module des différents éléments. En complément de ce retour à un état antérieur au style archéologique du Second Empire, on a pu reposer un autel ancien et restaurer quelques vestiges de polychromie des murs.

L’église conserve un intéressant mobilier ancien : le bénitier en grès orné de deux écussons sculptés et la cuve des fonts baptismaux en amande sont du XVIe siècle. La chaire, qui porte la date 1743, est richement sculptée de trophées, médaillons et motifs rocaille sur les panneaux et une belle console feuillagée marque le départ de la rampe. On peut encore signaler un grand tableau de l’école italienne du XVIIe s. représentant le Baptême du Christ avec, à l’arrière-plan, sur la rive, une scène représentant la montée au calvaire. Une longue série de verrières à personnages a été posée par Amédée Bergès et son fils, verriers à Toulouse, durant le dernier quart du XIXe siècle, ouvrage financé par loterie, souscription et dons des familles de notables de la paroisse.

Tout en exprimant sa désapprobation envers une réfection assez récente des enduits extérieurs, la Sauvegarde de l’Art français a accordé 15 000 € en 2002 pour la restauration de la voûte lambrissée.

Ch. W.

 

Bibliographie :

Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France : dossiers architecture et objets de l’église.

Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France. Commission régionale Ile-de-France. Canton de Rambouillet, Yvelines [par Ch. Waltisperger et M. Genthon], Paris, 1986 (Images du patrimoine), p. 45-46.

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