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L’église Saint-Martin occupe le centre d’un petit bourg situé dans la vallée du Vers dont les eaux alimentaient, en aval, l’ancien aqueduc gallo-romain approvisionnant Cahors. L’édifice, était rattaché à un prieuré de l’abbaye bénédictine de Marcilhac-sur-Célé qui posséda le fief jusqu’à la Révolution.

Son clocher-tour fortifié, de plan barlong, constitue un signal dans le paysage voisin. L’église adopte un plan en croix latine composé d’un chœur quadrangulaire précédé d’un transept et d’une nef étroite au-dessus de laquelle s’élève le clocher. Elle est flanquée de deux chapelles latérales.

De l’édifice primitif roman (deuxième moitié du XIIe s. – première moitié du XIIIe s.) subsiste la nef rectangulaire bâtie en bel appareil de moellons calcaires. La voûte en berceau brisé était épaulée par des contreforts plats dont un seul est conservé sur le mur gouttereau méridional. Ces éléments de renfort contrebutaient initialement les arcs doubleaux de la voûte qui retombaient sur des colonnes, ce que signalent encore deux supports aux bases moulurées de tores. Un portail, sans doute « la porte des morts », masqué ensuite par une chapelle gothique s’ouvrait au nord sur le cimetière.  l’est, une amorce de mur pourrait indiquer le départ de l’ancien chœur roman à pans coupés.

L’édifice, placé dans un couloir de circulation des troupes anglaises basées à Labastide-Murat, fut fortifié au XIVe ou au XVe s. pendant la guerre de Cent Ans ; ainsi fut érigé un immense clocher constitué de niveaux planchéiés, lieu de refuge pour la population. De larges créneaux complétés initialement d’un hourd  permettaient d’assurer le guet et la défense du petit bourg autrefois enserré d’un rempart.

La reconstruction et l’agrandissement de l’édifice furent entrepris à la fin du XVe s. ou au début du XVIe siècle : un nouveau chœur à chevet plat couvert d’une voûte sur croisée d’ogives précédé d’un transept fut élevé à l’emplacement de l’ancien chœur roman.

La chapelle Saint-Roch, implantée sur le flanc nord de la nef à la fin du XVe s. ou au début du XVIe s. par la famille du Garric propriétaire de droits seigneuriaux à Saint-Martin, est remarquable par la richesse du décor sculpté de sa voûte à liernes et tiercerons et de ses baies dont les bases prismatiques sont semblables à celles du portail occidental édifié lors de la même campagne de travaux.

Au cours de la phase d’embellissement entreprise dans les premières années du XVIIe s., comme l’attestent une inscription gravée sur le linteau de la fenêtre sud du chœur (tituli du Christ et de la Vierge : IHS, AM) et la date du 8 novembre 1603, fut mis en place un grand retable à colonnes torses garnies de pampres et d’oiseaux. Ce décor fut complété à la fin du XVIIIe s. par la réalisation d’un remarquable programme iconographique peint représentant, sur un ciel azuré tramé de rinceaux aux tonalités gris bleu, la Vierge, les évangélistes, l’Agneau pascal et des attributs d’évêques.

C’est en 2003, à l’occasion des travaux de restauration de la couverture et de la voûte du chœur et de consolidation de cet ensemble ornemental, très altéré, que l’on a découvert un décor sous-jacent de la fin du XVe s. – début du XVIe siècle. Les fenêtres de sondage, pratiquées dans la couche picturale la plus récente, ont permis d’en découvrir des fragments représentant des personnages sur fond de feuillages et de motifs floraux, des visages aux traits fins, le tout accompagné de phylactères portant des inscriptions en lettres gothiques d’une très belle facture.

La Sauvegarde de l’Art français a alloué en 2004 la somme de 7 000 € pour la consolidation du chœur.

 

Valérie Rousset

Le projet en images