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Située en dehors du bourg, à un point culminant, l’église est consacrée à saint Médard, évêque mérovingien de Noyon, ce qui suggère des attaches très anciennes du terroir avec le culte chrétien.

La paroisse de Saint-Médard était jadis une cure dépendant de l’archiprêtré de Combraille, à la nomination de l’évêque de Limoges.

L’édifice originaire, qui subsiste dans ses éléments essentiels malgré plusieurs modifications, est une église romane intéressante. Il comporte une nef de deux travées (largeur 4,65 m)  terminée par une abside demi-circulaire et une chapelle accolée du côté nord  (longueur totale du vaisseau 19,60 m ; longueur totale avec la sacristie 27 m).

La première travée de la nef, voûtée en berceau brisé dont un cordon en quart de rond souligne le départ, a été refaite et correspond à deux travées originaires, comme l’atteste le rythme des contreforts à l’extérieur. La seconde travée actuelle (en réalité la troisième) ne paraît pas avoir été modifiée. Elle a conservé sa voûte ancienne en berceau brisé. Son cordon, mouluré selon le même profil, est moins épais et règne un peu plus haut. Un arc doubleau à deux rouleaux sépare les travées, un autre précède le chœur ; ils retombent sur des colonnes engagées dans des dosserets par l’intermédiaire de chapiteaux à tailloirs simplement moulurés d’un bandeau sur un cavet. Les sculptures de ces chapiteaux contribuent beaucoup à l’intérêt du monument. Le chapiteau nord est tapissé de palmettes schématiques au tracé anguleux. Le chapiteau sud offre une corbeille nue avec des crochets aux angles. À l’entrée du chœur, le chapiteau nord présente deux grands crochets sortant de palmettes creusées dans les angles et un motif stylisé au milieu. Au sud, c’est un animal assis, les pattes allongées, la tête vers la gauche, sans doute image naïve d’un lion. Une rangée de dents de scie le surmonte.

L’abside est couverte d’une voûte en cul-de-four qui a été refaite. Son arc de tête est en cintre brisé, comme la voûte de la nef. La chapelle nord a été ouverte sur la nef au XVIe siècle. Demi-circulaire à l’extérieur, elle est pentagonale à l’intérieur et voûtée en cul-de-four. C’était la chapelle des seigneurs du Saillant.

À l’extérieur, la construction se distingue par la qualité de son moyen appareil régulier, mais les murs montrent de nombreuses reprises en moellons, particulièrement criantes dans la forte surélévation des murs gouttereaux. La diversité des contreforts, dont les uns datant de la construction primitive sont minces et plats et les autres à talus, indique aussi ces remaniements. Ils correspondent à la fortification de l’église, probablement lors de la guerre de Cent Ans. Il n’y a pas de traces apparentes d’un chemin de ronde. L’élément le plus spectaculaire de ces adjonctions, qui apportent une note pittoresque à l’édifice, est la partie basse de la tour qui avait été montée sur l’abside. Elle a été dérasée, mais elle offre encore une meurtrière cruciforme.

Des contreforts particulièrement puissants épaulent les angles de la façade occidentale sur laquelle se dressait le clocher primitif. Il a été remplacé par l’habituel clocher en charpente, amorti par une courte flèche octogonale, qui a été établi sur la première travée. Les deux cloches datent de 1871. On remarque sur le mur sud, au niveau de la dernière travée, une jolie fenêtre en plein cintre encadrée d’un cordon de billettes. Il décore également l’abside. Au départ, il régnait tout le long de l’église. Une baie en cintre brisé, très aigu, est percée dans l’abside. Elle est aussi de la fin du Moyen Âge. Une autre du même type se voit sur la façade sud. La baie en plein cintre de la façade nord est moderne.

Le portail s’ouvre au nord, dans la première travée. Il est de type « limousin » : en cintre brisé, sans tympan, avec des archivoltes garnies de boudins qui retombent sur les colonnettes des ébrasements par l’intermédiaire de chapiteaux à crochets formant frise. Le cordon mouluré qui l’encadre fait retour de chaque côté. Les piédroits sont ornés chacun d’un masque humain qui termine la frise. Ces têtes humaines sont fréquentes dans les portails de la  Marche et même aux retombées des nervures sous les voûtes. À gauche a été insérée dans la maçonnerie une figure d’homme barbu dans un encadrement.

Une petite porte ouvre au sud dans la première travée ; elle est en anse de panier et garnie d’un vantail qui porte la date de 1670.

À signaler à l’intérieur un bénitier en granit monté sur colonnettes, orné de scies et d’oves, qui peut remonter au XIIe siècle.

Des restes d’autel en bois du XVIIIe s. à petits panneaux peints encadrant une peinture représentant l’Assomption garnissent le fond du chœur.

Une subvention de 12 500 € a été allouée en 2002 pour la réfection de la charpente du beffroi et la couverture en bardeaux du clocher.

J. Th.

 

Bibliographie :

L. Lacrocq, « Saint-Médard : église », Mémoires de la Société des sciences naturelles et archéologiques de la Creuse, t. 24, 1928, p. 207-210.

L. Lacrocq, Les églises de France. Creuse, Paris, 1934, p. 152-153.

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