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L’église, dédiée à saint Michel archange, a donné son nom au village. Le patronage en appartenait au roi, le curé était seul décimateur. Du point de vue religieux, la paroisse était incluse dans le doyenné des Périers, du point de vue féodal dans le bailliage du même nom et la seigneurie de Saint-Sauveur Lendelin.

L’édifice, dont on n’a conservé que le grand clocher massif du XIIIe s., a été presque entièrement reconstruit au XVIIIe siècle. La tour quadrangulaire aveugle à l’étage inférieur est, à l’étage du beffroi, ouverte de longues baies étroites en arc brisé et couverte d’un haut toit à double bâtière. Le rez-de-chaussée constitue une chapelle dont l’arc en plein cintre sur la nef est fait de claveaux rustiques, retombant sur des impostes à peine moulurées et des piédroits dont la maçonnerie inclut des pierres plus ou moins bien taillées. La fenêtre qui l’éclaire au sud a été modifiée, créée ou agrandie à l’époque de la construction de la nef.

Cette tour est complétée par une tourelle d’escalier engagée dans le mur ouest et percée de minuscules ouvertures.

De l’autre côté de la nef, en face au nord, une autre chapelle, sans doute chapelle seigneuriale, s’ouvre par un grand arc brisé, abondamment mouluré de tores et cavets. L’absence de chapiteau et les bases, quoique très amputées, indiqueraient la fin du gothique. La brisure de l’arc, plus aiguë que dans d’autres provinces, est tout à fait dans l’esprit de l’architecture normande. La voûte maçonnée et la fenêtre en arc brisé confirment l’ancienneté de cette partie.

Le chœur a été construit en 1728, sur la directive de Pierre Auvray, curé décimateur. C’est un rectangle allongé à chevet plat, percé de chaque côté par deux fenêtres à profond ébrasement et voûtain surbaissé. Le chœur est couvert d’un lambris surbaissé également. La fenêtre en plein cintre du chevet date des aménagements intérieurs du XIXe siècle.

La nef a été rebâtie en 1744 selon les mêmes dispositions que le chœur : même voûte lambrissée, mêmes fenêtres, mais avec une moindre régularité à cause peut-être de la volonté de ménager une porte latérale au sud vers le cimetière ou du maintien de quelques maçonneries plus anciennes conservées sous l’enduit.

Au chevet, une salle pentagonale sert de sacristie, conformément aux directives de ce temps pour le bon ordre de l’espace liturgique.

La façade occidentale est des plus sobres. Le seul décor de la porte en plein cintre est l’appareillage de belles pierres de taille. Au-dessus, une fenêtre au linteau surbaissé éclaire la nef.

Dans sa simplicité, cet édifice vaut surtout par la qualité de ses maçonneries très rustiques et la forte présence de son clocher.  l’intérieur, on notera quelques vestiges du mobilier ancien, essentiellement de menuiserie, le devant d’autel sculpté de rinceaux et de chutes XVIIe, la porte du tabernacle, la poutre de gloire en accolade très baroque, la chaire qui peut être Louis XVI ou Restauration.

La Sauvegarde de l’Art français a accordé en 2004 une aide de 2 000 € pour le rejointoiement du clocher et la reprise des descentes d’eaux pluviales.

Philippe Chapu

Le projet en images