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Située sur ce que les géologue désignent comme un rocher du golfe du Poitou, très ancien lieu de peuplement et dernier des îlots à avoir été réuni à la terre ferme, la chapelle de la Dive figure parmi les plus anciens établissements religieux de la côte. La tradition veut en effet que saint Hilaire, lors d’une visite pastorale, ait chassé les serpents qui infestaient le lieu. Avec la fondation au VIIe s. de la future abbaye de Saint-Michel-en-l’Herm s’ouvre bientôt une nouvelle histoire pour l’îlot de la Dive inséré dans les domaines de l’abbaye et qui connaît, à l’exemple de celle-ci, les heures sombres des invasions normandes. La restauration du Xe s. entraîne la fondation d’un prieuré ; une chapelle est érigée au XIIe s. vraisemblablement à l’emplacement d’une première implantation.

De l’édifice d’origine il ne subsiste plus que le chœur. Vendus comme bien national, la chapelle et le prieuré de la Dive, transformés en bâtiments d’exploitation agricole, ont été profondément dénaturés : ouverture d’une porte dans le chœur, fenêtres du chevet murées, arc diaphragme sectionné. À ces désordres s’ajoute la dégradation de la pierre elle-même, en raison du climat, qui entraîne des altérations importantes dans les fûts des colonnes et met en cause la stabilité de l’édifice. La toiture et les arases de maçonnerie sont en mauvais état.

Construite en moellons et en pierres de calcaire tendre, la chapelle actuelle, récemment réhabilitée, se trouve enserrée aujourd’hui dans un réseau dense d’habitations. De plan carré, le chœur, était, à l’origine, éclairé par quatre baies, dont deux géminées, percées dans le mur du chevet. Plusieurs d’entre elles ont été malencontreusement bouchées et le parti suivi pour la restauration du bâtiment s’est attaché à restituer certaines des ouvertures d’origine et à traiter les comblements maintenus. L’espace est couvert d’une voûte sur croisée d’ogives réalisée à une époque légèrement postérieure. On remarquera la qualité des sculptures et des modénatures : les colonnes engagées s’appuient sur deux rangs de dosserets à arêtes vives ; les ogives sont formées de trois tores ; ogives et formerets retombent sur les chapiteaux à feuillage des colonnes engagées, au nombre de trois à chacun des angles.

Pour la restauration générale de la chapelle, la réfection des maçonneries extérieure et intérieure, la réalisation d’une couverture en tuiles, la Sauvegarde de l’Art français a accordé une subvention de 1 500 € en 2002.

É. G.-C.

 

Bibliographie :

Arch. Sauvegarde de l’Art français : M.-P. Niguès, « La chapelle de la Dive », dossier en vue d’une restauration du bâti, s.d.,[2002].

M. Dillange, Églises et abbayes romanes en Vendée, Marseille, 1983, p. 193-194.

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