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L’église Saint-Pardon a donné son nom à la commune. Elle est bâtie sur une assise rocheuse le long de la vallée de la Garonne à quelques kilomètres à l’est de Langon, en face du village de Saint-Pierre-d’Aurillac. Il est vraisemblable que les vocables de Saint-Pardon-de-Conques et de Saint-Pierre-d’Aurillac  renvoient aux sanctuaires  majeurs  des routes de Saint-Jacques de Compostelle à proximité  desquelles  se trouvaient ces  modestes  églises, en  particulier  de la route  qui  menait en  Espagne à partir de Vézelay, Saint-Léonard-de-Noblat, La Réole et Saint-Sever. En effet, saint Pardon passe pour avoir été l’évangélisateur de Conques. Si la fondation de l’église a pu être située aux XIe- XIIe s ., l’ensemble a été forcement modifié au XVIIe siècle.

Son plan se compose d’une nef avec deux collatéraux et d’une abside en cul-de-four. L’axe du chœur est incliné d’environ 10° par rapport à celui de la nef. L’ensemble, fort peu documenté par les textes, est de type roman, le sanctuaire, profond et très étroit  par rapport  à la largeur de la nef, apparaissant comme la partie la plus ancienne.

Un clocher à arcade relativement récent qui abrite une cloche du XIXe s. a été élevé à l’articulation du chœur et de la nef, au-dessus du mur pignon oriental de cerce dernière ; il remplaçait sans doute un clocher plus ancien. A l’extérieur de l’édifice apparaît à trois mètres du sol une litre seigneuriale qui le ceinture presque complètement, ce qui constitue un exemple relativement exceptionnel de conservation à l’extérieur d’une église. A l’ouest, sous un vaste auvent est abrité un porche en pierre sculptée dont l’arc est de forme trilobée : il est assez comparable, bien que de moins bonne facture, à celui de l’église de Saint-Macaire, petite ville toute proche, alors très active. La forme trilobée de ces arcs a conduit certains auteurs à établir un rapprochement avec l’art mozarabe, thèse défendue notamment par Ahmad Fikry à propos du Velay, et à reconnaître là une influence des routes de pèlerinages de Compostelle.

La nef de plan rectangulaire est prolongée par une travée droite de chœur précédant l’abside hémicirculaire. Sur la nef ouvre au nord un petit baptistère qui est accolé à une grande chapelle dédiée à la Vierge, prolongée par une sacristie mitoyenne de la travée de chœur. Au sud, faisant face à la chapelle de la Vierge mais de moindres dimensions, une autre chapelle ouvre sur la nef. L’une et l’autre communiquent avec la nef par de grandes arcades .

Le chœur, la nef et les bas-côtés de l’église sont couverts d’une voûte de pierre en petit appareil : cette disposition, qui semble dater du XVIIe   s ., est réapparue lors des travaux conduits en 1989-1990, la voûte ayant été auparavant dissimulée sous un épais enduit de plâtre. Lors de ces travaux ont été supprimés les lambris qui garnissaient les parties basses des murs. L’abside est voûtée en cul-de-four, des pierres ornées d’un chrisme à droite et à gauche ont été dégagées lors des récents travaux. Le chœur est éclairé de trois ouvertures modernes, les fenêtres sont garnies de vitraux datant de 1911. L’ensemble de la nef et du chœur a une longueur de vingt-trois mètres, le chœur ayant à lui seul  un peu  plus de  huit mètres.

Il y a peu de mobilier dans cette église, hormis une Vierge à l’Enfant du XVIIe siècle. La Sauvegarde de l’Art Français a accordé pour les travaux  de charpente, de couverture et pour les maçonneries extérieures une participation d’un montant de 50 000 F en 1997.

Fr. B.

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