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L’église Saint-Pierre-ès-Liens se dresse sur une hauteur non loin des importants vestiges du château de Roussillon (XIIIe-XVIe s.), dont la restauration est en cours. L’église, datée communément du XIXe s., n’a guère jusqu’à présent attiré l’attention des archéologues.

L’abside a une allure de grosse tour ronde. L’appareil est fait de pierres taillées au marteau et non équarries à la laie. Cependant, la régularité des bancs d’extraction et la composition par le bâtisseur de lits de même épaisseur, bien visibles là où les moellons sont de plus grande taille, à la base et au-dessus des fenêtres, donnent une impression de régularité. Il n’y a pas de fenêtre axiale, mais deux fenêtres latérales à linteau cintré, qui paraissent du XIXe siècle. À l’intérieur, la voûte est en cul-de-four. Elle est ornée d’une peinture figurant des remparts qui seraient ceux de Jérusalem (XIXe siècle). L’arc triomphal est en plein cintre tassé (plutôt qu’en anse de panier).

La nef de 9,60 m de long comprend deux travées, la première de 6,90 m de large et l’autre de 6,70 m. Leur particularité est d’être couvertes de coupoles, assez grossières, sur plan elliptique, reposant sur des trompes. De part et d’autre de la première travée ont été édifiées deux chapelles formant transept, celle de gauche planchéiée, celle de droite voûtée.

En avant de la nef se trouve un vestibule surmonté d’un clocher carré et de part et d’autre deux réduits dont l’un permet d’accéder au clocher. On remarque dans le réduit de droite les vestiges d’un contrefort qui indique bien que le clocher et le vestibule ne sont que des ajouts tardifs. Enfin, sur le côté sud de l’abside, a été construite une petite sacristie dont la réfection fut adjugée en 1897 à Guillaume Issaly, maçon.

L’église renferme quelques meubles antérieurs au XIXe siècle : un petit retable remonté au XIXe s. avec des éléments du XVIIIe s., un bénitier en pierre de 1725, orné de trois personnages, trois croix de procession en bois dont l’une, au Christ vigoureux, paraît du XVIIe siècle.

Selon le procès-verbal de la visite épiscopale de 1844, l’église aurait été « récemment presque refaite à neuf ». Le « presque » suggère que l’on a conservé une partie de l’édifice primitif. Sont sûrement du début du XIXe s. le clocher, le vestibule et la façade de style néo-classique à fronton triangulaire avec niche (vide) et peut-être les parements du chevet et de la nef. On aurait envie, en revanche, de voir de quoi sont faites les deux coupoles sur trompes, fortement enduites et peintes, et de savoir si ces modestes et maladroites réalisations ont trouvé anciennement ou au contraire tardivement leur inspiration dans les coupoles sur pendentifs de Cahors et de Souillac. Il n’est guère vraisemblable que l’on se soit lancé au XIXe s. dans un pastiche de réalisation difficile et alors de peu d’intérêt.

Pour la réfection des maçonneries, de la charpente et de la couverture de l’église, la Sauvegarde de l’Art français a accordé 19 000 € en 2002.

J. D.

 

Bibliographie :

Arch. dép. Lot : P. Dalon et H. Duthu-Latour, Notes.

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