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L’église de Saint-Pierre-le-Vieux, placée sous le vocable de saint Pierre, est agréablement située à mi-pente d’un vallon dominant la rivière de Dun. Elle est ainsi dénommée pour la distinguer de l’église de Saint-Pierre-le-Petit, démolie en 1823, au moment du rattachement de cette commune toute proche à celle de Saint­ Pierre-le-Viger. Son implantation serait antérieure au XIe s., puis qu’elle est identifiée comme dépendant de Dun dans la charte que Richard II octroie en 1025 pour confirmer à l’abbaye de Fécamp les biens qui lui avaient été donnés par son père : « in Duno ecclesias duas et unam capellam ». Elle fait partie d’ailleurs durant tour l’Ancien Régime de la mense abbatiale de l’abbaye. Édifiée probablement dès le XIIIe s., l’église a connu d’importants travaux au XVIe s. Elle comprend une nef de quatre travées, un transept er un chœur de trois travées. La nef éclairée par de grandes baies et couverte de voûtes en plâtre a été profondément remaniée au XIXe s., comme en témoignent également les murs goutterots qui présentent une alternance de briques et de grès. La façade elle-même, encadrée par deux tourelles selon un parti qui s’inspire, en plus modeste, de celui de Bourg-Dun, fut retouchée à cette occasion (XIXe s.). En revanche, la croisée du transept a conservé ses grandes arcades en grès, d’une belle facture, au tracé brisé. A l’angle de la croisée et du croisillon sud fait saillie le départ de l’escalier hors-œuvre per­ mettant d’accéder aux niveaux supérieurs du clocher, imposant massif carré, aux pierres appareillées. La tourelle d’escalier présente dans sa partie supérieure une alternance de pierres de grès et de briques qui confère de l’élégance à l’édifice par ce jeu de polychromie. Le clocher était surmonté d’une flèche d’ardoises, comme en témoigne un dessin de mai 1914 ; il a été emporté à une date postérieure par une tempête. Le chœur, aujourd’hui totalement abandonné, est certainement la partie de l’édifice qui, avec le clocher, a le mieux conservé son caractère d’origine. Éclairé par trois baies de chaque côté, celle du centre plus large que ses voisines, il possède toujours sa voûte lambrissée et se termine par un chevet plat presque totalement percé par une grande baie, d’un intérêt tout à fait exceptionnel. Son remplage particulièrement ouvragé et ses dimensions – six formes séparées par cinq meneaux et surmontées de cinq quatrefeuilles et  d’une rose  polylobée – rappellent les  fenestrages des chapelles de la Vierge et du Saint-Sépulcre de l’église de Bourg-Dun (XIVe -XVIe s.). A l’extérieur, deux têtes,  l’une  féminine, l’autre masculine, très finement sculptées forment culs-de-lampe ; elles représentent peut-être les commanditaires de cette élégante transformation du chœur. En raison du très mauvais état de conservation de l’édifice, la Sauvegarde de  l’Art Français  a  octroyé  en  1994 une subvention de 10 000 F à cette église non protégée. Cette subvention a été affectée à la réfection  de la couverture  du  transept sud.

E. G.-C.

 

 

 

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