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L’église paroissiale est dédiée à saint Saire ou saint Salve (Sanctus Salvius), ermite du viie s. qui aurait fondé à cet endroit un monastère et qui finit sa vie (s’il s’agit bien du même homme) en tant qu’évêque d’Amiens. Attestée dans les documents à partir du xiie s., la cure est placée à partir de 1211 sous le patronage de l’abbaye voisine de Beaubec-la-Rosière.

La construction voisinait avec un château, aujourd’hui détruit en grande partie. Celui-ci a appartenu longtemps à la famille de Boulainvilliers, dont le représentant plus célèbre est Henri, auteur notamment d’une Histoire de l’ancien gouvernement de la France (1727).

Maintes fois modifié au fil des siècles, l’édifice se signale par la couleur particulière de sa pierre, un grès ferrugineux. Il est précédé d’une tour-clocher du xiiie s., coiffée d’un toit en fer de hache très élancé, évidemment plus tardif (xviie s.). La nef unique conserve des traces des maçonneries de l’église primitive, et surtout un portail  qui présente, quoique très restauré, des éléments de décor caractéristiques de la période romane : bâtons brisés, frette crénelée sur l’archivolte, bandeau en damier. Le vaisseau a reçu, à la fin du Moyen Âge, un berceau en charpente, décoré d’entraits sculptés.

Le chœur et les croisillons du transept, terminés par des absides à trois pans, n’ont pas trouvé quant à eux leurs dimensions actuelles avant la fin du xviie s. (le mur extérieur du chevet porte la date de 1682, sous un écu aux armes de François de Boulainvilliers). Le chœur communique, par des arcades ouvertes à la fin du siècle suivant, avec deux petites chapelles latérales à chevet plat ; il a été fortement restauré après un incendie survenu en 1866. Le croisillon nord du transept correspond à l’ancienne chapelle seigneuriale, aménagée pour les Boulainvilliers et dédiée à Notre-Dame de Liesse.

L’église Saint-Saire conserve un important mobilier, notamment des boiseries Renaissance, provenant du château, dans la chapelle des fonts, et de nombreuses statues anciennes. Des éléments de vitraux aux armes de la famille de Boulainvilliers ont été remontés dans la crypte voûtée d’ogives, où se voient également des restes de peinture (litre funéraire).

D’importants travaux de restauration ont été menés depuis 2008, dont la réfection des toitures, la remise en état des menuiseries, des vitraux, la mise aux normes de l’installation électrique. La Sauvegarde a apporté, pour les travaux de charpente et couverture, 20 000 € en 2009.

 

Vincent Maroteaux

 

Bibliographie :

  1. Bertin, Saint-Saire à l’époque franque et au Moyen Âge, Caen, 1903, 54 p. (Extrait de l’Annuaire de l’Association normande)

Bulletin de la Commission départementale des Antiquités, t. 28, 1970, p. 283-289

  1. Dupré, Essai historique et monographique de la commune de Saint-Saire-en-Bray, Le Tréport, 1913, 190 p.

 

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